Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), environ 350 personnes sont concernées par cette opération de démolition à Sour Baher. L'occupant israélien a mobilisés hier d'importants moyens pour raser des dizaines de maisons palestiniennes, situées à Wadi al-Hummus et à Sour Baher, au sud-est d'El-Qods occupée, a rapporté l'agence de presse palestinienne Wafa. Cette zone relève pourtant du contrôle de l'autorité palestinienne, selon les Accords d'Oslo, ce qui a fait réagir de nombreuses voix contre ces nouvelles violations des droits des Palestiniens et du droit international. Les Palestiniens ont qualifié ces démolitions de "crime de guerre", alors que l'Union européenne a estimé qu'il s'agit d'une action "illégale". Le chef de la Commission de la résistance contre le mur et la colonisation, Walid Assaf, cité par Wafa, a fait état de "huit bâtiments démolis et d'autres évacués en prélude de leur démolition", a rapporté Wafa. Selon des témoins, l'occupant israélien a placé des explosifs pour raser ces deux quartiers, procédant aussi à l'arrestation du propriétaire de l'un des immeubles détruits. Déterminés à rester chez eux, les habitants palestiniens de ces maisons démolies ont été agressés et forcés à quitter les lieux par les soldats de l'occupation. Les photos et les vidéos partagées sur les réseaux sociaux et relayées par les médias palestiniens attestent de la violence dont a usé l'occupant israélien et des moyens matériels mobilisés. Une centaine d'appartements ont déjà été rasés et plus de 250 autres risquent de connaître le même sort, a averti encore le chef de la Commission de résistance. Cet ordre militaire "injuste" de démolir les maisons "est une violation" de l'accord signé avec les Palestiniens ainsi que la Convention de Genève stipulant la protection des citoyens sous l'occupation et le statut de Rome. Le chef de la Commission de la résistance contre le mur et la colonisation a également indiqué que les démolitions israéliennes "visent à créer une région isolée pour séparer la ville d'El-Qods occupée de Beitlehem, et de la Cisjordanie". Selon le responsable palestinien, "les prix élevés des appartements et des permis de construire ont poussé les citoyens d'El-Qods occupée à construire des bâtiments à Wadi-al-Hummus après avoir obtenu des permis de construire par le ministère palestinien du gouvernement local". Hier, l'Union européenne (UE) a condamné ces démolitions. Selon un porte-parole, l'UE déplore la démolition de 10 immeubles palestiniens dans la région de Sour Baher à Al-Qods-Est, notant que la majorité de ces bâtiments sont situés dans les zones A et B de la Cisjordanie occupée qui sont sous contrôle civil palestinien, selon les Accords d'Oslo. La politique de colonisation d'Israël, y compris les mesures d'exécution, tels les transferts forcés, les expulsions, les démolitions et les confiscations de maisons, est "illégale au regard du droit international", souligne l'UE, appelant Israël à mettre un terme "immédiatement" aux démolitions en cours. La politique de colonisation israélienne "compromet la viabilité d'une solution à deux Etats et la perspective d'une paix juste et durable", ajoute l'UE.