Le développement local dans la commune de Maâtkas a été le thème central d'une réunion qui a regroupé, en ce milieu de semaine, une coordination des comités de village et le chef de daïra de cette localité montagneuse. Cette rencontre, rare en son genre, a été, pour les habitants, une occasion de remettre sur la table des discussions, leur doléance vieille d'une trentaine, à savoir l'installation d'une unité de la Protection civile dans cette région fortement exposée au risques d'incendies et de feux de forêt et où d'énormes dégâts, fort heureusement uniquement matériels, ont été causés ces dernières années. Sur ce point, leur interlocuteur a indiqué que les travaux de réalisation d'un poste avancé seront entamés incessamment "étant donné que le choix de l'assiette est fait et que l'étude est déjà réalisée. Pour l'heure, la brigade installée à l'école de Bouhamdoune est là pour parer à toute éventualité et elle ne quittera pas la région tant que le besoin se fera encore sentir. A la rentrée scolaire, nous allons lui affecter un autre siège", les a-t-il rassurés. Concernant le secteur de la santé, qui constitue le deuxième point abordé, les représentants des villages ont signalé plusieurs carences comme les pannes du fauteuil dentaire et du groupe électrogène, le non-fonctionnement de l'une des trois salles de soins existantes dans la commune. Les habitants ont également fait part de leur préoccupation après une rumeur concernant la rétrocession de la bibliothèque communale, en construction, pour les besoins de l'extension de la polyclinique. Chose qu'ils ont catégoriquement refusée, arguant que les infrastructures socioéducatives et culturelles sont quasi inexistantes dans la localité. "La structure devant abriter la Maison de la poterie a été sacrifiée pour des impératifs sécuritaires et maintenant on veut encore sacrifier cette bibliothèque ! À ce rythme ça sera le désert culturel à Maâtkas", a asséné un des représentants des villages. Le volet culturel n'a pas été en reste puisque les membres de la coordination ont exprimé toutes leurs inquiétudes quant au sort du patrimoine de la région, notamment la poterie traditionnelle qui risque la disparition totale. À ce titre ils ont remis en question même l'utilité du festival de la poterie institué par les autorités cela fait plus d'une décennie et qui n'a eu, ont-ils soutenu, que DES "résultats catastrophiques", alors que, ajoutent-il, le musée destiné à cet art et qui a été promis depuis longtemps n'est jamais réalisé. L'état général des routes, l'état d'avancement de la fibre optique, la réfection des conduites d'AEP en PHD, l'assainissement, le retard dans le branchement au gaz naturel dans certains villages … ont été autant d'autres préoccupations posées lors de cette rencontre. R. Achour