Résumé : Comme son état ne s'était pas amélioré, Yazid fut emmené à l'hôpital Mustapha-Pacha. L'attente fut longue. M'hand regrettait d'avoir donné sa bénédiction. Depuis le début, il savait que cela finirait mal… -Il faut être patient ! Dès qu'ils en auront fini avec ces examens, j'irais les voir, pour en savoir plus ! Inchallah kheir ! -Il faudrait un miracle ! J'ai un mauvais pressentiment, dit le vieil homme. Cela fait des heures et des heures ! Comment se fait-il qu'il n'aille pas mieux ? -Parfois, il faut du temps pour que le malade réponde aux traitements ! Il ira mieux, promit-elle. Il suffit d'être patient ! Je pense que tu devrais aller te reposer un peu ! Mais il refusait de quitter l'hôpital tant que Yazid n'irait pas mieux. Tout comme Mounira et Dr Asssia, il resta à arpenter les couloirs. En plus des radios, on lui fit un nouveau bilan sanguin. Dr Assia reçut un appel de son service. Elle était contrainte à les abandonner. Elle promit de revenir rapidement. Un infirmier débrouilla une chaise pour Mounira, mais elle la laissa à son futur beau-père. Tout comme elle, il était angoissé. - À quoi ça sert d'être médecin si on ne peut pas soulager les êtres chers de leurs maux ? - Parfois on est dépassé, répondit Mounira qui faisait les cent pas dans le couloir. Elle ne voulait pas lui dire qu'elle se sentait mal et culpabilisait de n'avoir rien fait avant. Elle s'était inquiétée en le voyant fatigué, essoufflé parfois. Jamais elle n'aurait imaginé qu'il puisse couver une quelconque maladie. Elle se culpabilisait. L'inquiétude l'empêchait de rester à un seul endroit. Elle finit par sortir dehors. L'angoisse lui nouait la gorge et la jeune femme eut l'impression d'étouffer, de manquer d'air. Elle alla dans sa voiture et là, elle éclata en sanglots. Elle pleura longtemps, en proie au doute et à toutes sortes d'éventualités car ils tardaient à leur donner des nouvelles de son fiancé. Lorsqu'elle retourna au service, le Dr Bachir venait de sortir du service. M'hand se leva. -S'il vous plaît docteur, mon fils ? Wesh bih ? Où est il ? Est-ce que je peux le voir ? -Nous suspectons une méningite, dit le docteur. Nous venons de l'isoler dans une chambre ! Personne, à part le personnel médical, ne peut l'approcher ! -Il va s'en sortir, docteur ? Yakhi, ce n'est pas grave ? -Inchallah ! Vu que vous ne pourrez pas le voir, je vous suggère de rentrer chez vous ! Revenez demain ! Vous aussi avez besoin de vous reposer ! -Je compte sur vous, pour bien prendre soin de lui, insista M'hand. Moi, je vais rentrer. Mais je reviendrai demain avec sa mère ! -Baba, je t'emmène à la gare routière, dit Mounira. -Non, reste avec lui ici ! S'il y a quoi que ce soit, appelle-moi ! -Vous pouvez partir le cœur tranquille, dit le docteur. Il est entre de bonnes mains ! Je vais le surveiller ! Inchallah kheir… -Inchallah, docteur ! Mounira proposa une nouvelle fois de l'emmener à la gare mais il refusa. Le temps de l'embrasser, il partit, le dos courbé. En l'espace de vingt-quatre heures, il avait pris un coup de vieux terrible…
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