Les promesses d'une eau potable disponible et d'un été sans pénurie, faites par les autorités locales, ne sont pas encore tenues. Mis à part ceux qui habitent à proximité des résidences des responsables, le reste du commun des mortels n'ont pas encore accès à ce "prestige". On se plaint, partout, de n'avoir de l'eau potable qu'une journée par semaine ou parfois plus. Pendant la journée sacrée où ce précieux liquide est enfin libéré, les gens ne se le permettent pas plus de trois à quatre heures. Il faut souligner que ce "rationnement" concerne tous les quartiers et les communes de Bordj Bou-Arréridj. Durant ces journées d'été, les populations vivent le calvaire, au quotidien. Cette situation a été exploitée par les vendeurs d'eau, dont l'activité arrive à son pic durant la saison estivale, cédant la citerne de 1 500 litres à 1 500 DA au lieu de 600 DA en temps normal. Outre la pénurie, dont souffrent des habitants de plusieurs localités, le réseau de distribution d'eau potable, dans la wilaya, a connu, également, ces dernières années une grande perturbation. Il ne se passe pas une journée sans que les services de l'ADE n'annoncent que des communes et des quartiers soient privés d'eau potable, et ce, jusqu'à ce que la panne soit réparée. "Il suffit de faire un tour la matinée pour voir le nombre de déperdition qui déverse actuellement l'eau potable dans les conduites d'égouts sous l'œil indifférent des responsables et des services chargés de veiller à la préservation de ce précieux liquide notamment en ces temps de chaleur et au moment où la rationalisation de l'eau s'impose comme la stratégie de survie dans l'avenir", dira un habitant du quartier 5-Juillet, à côté de la résidence de la wilaya. Cette situation, nous dit-on, dure depuis des années, et ce n'est pas le seul endroit. "Au moment où on s'attendait à ce qu'on aille réparer ou refaire les conduites qui fuitent, nos responsables gaspillent l'argent public dans le renouvellement des trottoirs et du bitume des quartiers qui n'en ont pas besoin", fait remarquer un habitant du centre-ville. En ce qui concerne les perturbations dans la distribution, les services de l'ADE de Bordj Bou-Arréridj affirment qu'elles sont dues à la vétusté du réseau d'AEP. Ce qui explique l'existence des fuites et des déperditions à plusieurs endroits. Mais un autre problème vient accentuer la crise : c'est le gaspillage de l'eau potable. Bordj Bou-Arréridj est la wilaya qui gaspille le plus l'eau potable. Il faut pourtant tenter de protéger cet or bleu. D'autant plus qu'il y a une consommation accrue en été et la chaleur suffocante de cette année. En effet, les Bordjiens sont conscients du manque d'eau potable, mais ils continuent toujours à pratiquer leurs mauvaises habitudes de gaspillage de l'eau potable, notamment ceux qui mettent le robinet à grande pression afin de laver leurs véhicules où parfois le robinet reste ouvert sans raison, d'autres résidents déversent de l'eau potable pour tenir plus ou moins propre leur entrée de maison. Des restaurateurs, les petites boutiques lavent à grande eau les devantures, trottoirs et même la chaussée! C'est relativement propre, mais au prix d'un grand gaspillage d'eau. À ce propos, des citoyens de plusieurs localités outrés par cette dilapidation précisent qu' "un véritable gaspillage s'effectue actuellement en toute impunité, mais personne ne semble être inquiété de l'eau potable déversée dans la rue, alors que la plupart de citoyens n'arrivent pas à étancher leur soif". On a appris qu'un nouveau directeur de l'ADE de Bordj Bou- Arréridj vient d'être nommé, en cette fin de semaine, et la wilya attend de lui non pas de faire de la pluie, mais une bonne gestion de cette eau.