L'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été placé, hier, sous mandat de dépôt dans l'affaire Mazouz par le juge d'instruction près la Cour suprême et reconduit à la prison d'El-Harrach où il est incarcéré depuis le 12 juin dernier. Le mis en cause a été entendu sur des faits liés à la corruption et à l'octroi d'indus avantages à l'homme d'affaires, Ahmed Mazouz, dans le cadre d'activités liées à l'usine de montage automobile SKD, basée à Sétif, des mini-trucks de marque Cherry, des bus de marque Higer et de camions de marque Schacman. L'instruction a notamment fait référence à l'enquête judiciaire confiée à la section de recherche de la Gendarmerie nationale de Bab Jdid qui avait passé au peigne fin les biens du groupe Mazouz du temps où les deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, étaient en poste. Ces deux derniers avaient comparu, mardi dernier, devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed et inculpés pour attribution d'indus avantages au titre de l'octroi de marchés publics et de contrats, dilapidation de deniers publics, d'abus de pouvoir et de fonction et de conflit d'intérêts. Abdelmalek Sellal devra comparaître au courant de cette semaine devant le juge d'instruction près la Cour suprême pour les mêmes chefs d'inculpation. Directement mêlé à cette affaire, son associé, Farès Sellal, à savoir le fils de l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, a également été placé en détention provisoire et a été incarcéré à la maison de rétention d'El-Harrach. En plus de l'usine automobile, Abdelmalek Sellal sera notamment entendu sur l'octroi d'autorisations et de dérogations à l'homme d'affaires, pour lancer des usines dans d'autres secteurs d'activité, tels que l'agroalimentaire dans la wilaya de Batna. Du reste, Ahmed Ouyahia sera entendu, dès la semaine prochaine, dans les affaires de Mohamed Baïri et des frères Kouninef, tous placés sous mandat de dépôt et incarcérés à la prison d'El-Harrach. F. BELGACEM