Un collectif d'enseignants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a joint, hier, sa voix à celle de nombreuses personnalités et autres acteurs politiques et de la société civile, qui ont déjà exprimé leur rejet du dialogue que compte amorcer le panel dirigé par Karim Younès. S'exprimant dans une déclaration rendue publique, le collectif qualifie d'emblée ce "dialogue inclusif" de "contre-révolutionnaire" car, argumente-t-il, il est initié par un pouvoir non seulement "attaqué dans ses derniers retranchements" mais qui veut, de surcroît, "imposer ses conditions de sortie de crise". Ainsi, par ricochet, estiment les rédacteurs de la déclaration, "même cette commission, qui a accepté le jeu d'échec du pouvoir consistant en l'organisation de la présidentielle dans les meilleurs délais, est contre-révolutionnaire". Pour eux, elle est d'autant plus contre-révolutionnaire "que sa composante est systémique et que sa mission, dictée par les décideurs, est de brader la révolution en effectuant quelques misérables changements paramétriques". Plus tranchant encore, ce collectif d'universitaires estime que "ne représentant ni le mouvement révolutionnaire ni le peuple, cette commission n'est nullement habilitée à conduire un quelconque dialogue national". "Elle est d'emblée disqualifiée", insiste-t-il, tout en soulignant que "le mensonge, l'imposture, la tartufferie et la ruse avec l'histoire ne sont plus possibles, car la ruse de l'histoire est une vérité transcendantale, ses lois implacables et elles auront déterminé la fin du système clanique qui a régné sans partage sur l'Algérie depuis 1962". Samir LESLOUS