Le vice-chancelier allemand et ministre des Finances, Olaf Scholz, s'est déclaré, hier, "très sceptique" sur la participation de l'Allemagne à une mission militaire commune dans le détroit d'Ormuz proposée, la veille, par les Etats-Unis. Lors d'une émission de la chaîne de télévision ZDF, le vice-chancelier allemand, également ministre des Finances, a estimé qu'une mission de cette nature risquerait d'attiser les tensions déjà très vives dans la région. "Une mission de ce genre porterait en elle le risque d'exacerber les tensions", a-t-il affirmé tout en relevant qu'il fallait "éviter toute escalade militaire dans la région". L'Allemagne dont l'hésitation était perceptible suite à l'appel des Etats-Unis l'invitant à participer à la formation d'une mission de protection maritime dans le détroit d'Ormuz, a donc officiellement décliné cette proposition qui ne manque pas de risque. "Je pense que ce n'est pas une bonne idée", a affirmé le ministre social-démocrate. Les Etats-Unis, rappelle-t-on, ont officiellement demandé, mardi, à l'Allemagne de se joindre à la France et à la Grande-Bretagne dans une mission de protection maritime afin de "combattre l'agression iranienne" et garantir la sécurité de la navigation dans le détroit d'Ormuz. "Les membres du gouvernement allemand ont clairement dit que la liberté de navigation devait être protégée (...) La question est de savoir : protégée par qui ?", a déclaré une porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis à Berlin, voulant faire pression sur Berlin. La semaine dernière, le gouvernement britannique a proposé la mise en place d'une mission de protection maritime européenne dans le détroit d'Ormuz par où transitent jusqu'à 30% des exportations maritimes de pétrole, à l'extrémité des eaux du Golfe, entre l'Iran au nord, Oman et les Emirats arabes unis au sud. Téhéran a jugé de "provocateur", une telle mission et a prévenu contre toute aventure de ce genre. "L'Iran s'opposera fermement à toute activité illégale et tout acte répréhensible qui menacerait la sécurité maritime dans le golfe Persique, le détroit d'Ormuz et la mer d'Oman", a affirmé en début de semaine, le président iranien. Pour lui, une mission étrangère ne ferait qu'aggraver la situation sur place. "La présence de forces étrangères n'aidera pas à assurer la sécurité de la région et sera la principale source de tensions", a-t-il fait savoir. Hier, Hassan Rohani, a estimé, dans un entretien téléphonique avec son homologue français, que la normalisation des relations commerciales avec l'Iran constituait le premier pas de l'Union européenne vers le respect des obligations prévues par l'accord nucléaire iranien, rapporte l'agence de presse Mehr. K. B./ Agences