En bloquant la RN10 pendant plus de 5 heures le jour même du marché hebdomadaire, connu pour son impact économique sur le commerce de la ville, les habitants du bidonville Carrière-Dominique voulaient interpeller les autorités sur la situation précaire et le calvaire qu'ils vivent dans cet environnement hostile, car dépourvu des conditions les plus élémentaires de la vie. Ancienne carrière, s'étalant sur une superficie de 30 hectares, le bidonville regroupe plus de un millier de familles, croupissant en cette chaleur sous les toits de construction en toub, sans structure ni viabilisation. En plus des rejets à ciel ouvert et des branchements électriques illicites qui font de cet endroit un lieu de prolifération de toutes sortes de maux sociaux. Ayant connu un exode remarquable des populations durant les deux dernières décennies provenant des brigades et agglomérations avoisinantes (Zorg, Fkirna, Djazia…), Aïn Beïda s'est vue cerner par une véritable ceinture de bidonville à la périphérie, abritant des populations dans des conditions précaires. Cette situation a eu une incidence directe sur l'habitat, puisqu'en dépit de la création de nombreux lotissements et l'existence de différentes formules d'acquisition de logements, le nombre de demandeurs de logement ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre (dépassant actuellement 10 000 demandes), d'ou la persistance de l'acuité du problème de logement vécu par l'agglomération comptabilisant plus de 150 000 habitants. L'attribution des logements et l'affichage des listes demeurent, à chaque fois, un véritable nœud gordien pour les élus et pour la commission, tant le nombre de dossiers à étudier est élevé et le nombre de logements réduit. D'ailleurs, cet exode, qui a engendré de véritables concentrations de populations dans les quartiers populeux, voit son impact s'élargir à d'autres commodités, à l'exemple de l'insuffisance du transport vers certaines directions, l'inexistence de transport urbain, le parcours du combattant des milliers de travailleurs se rendant quotidiennement au chef-lieu de wilaya et l'extension de la ville qui devra se faire sur des assiettes foncières de la commune de Fkirna. K. M.