En attendant un geste des autorités, le groupe de "dialogue et de médiation" que dirige Karim Younès tente d'occuper le terrain. Sa commission politique, réunie hier à Alger, annonce pour demain l'entame de ses rencontres. Selon un communiqué signé par Karim Younès, le comité politique, composé de l'universitaire Amar Belhimer, du président du conseil de l'Ordre des médecins, Mohamed Bekkat-Berkani et du président d'une aile de la Ladh, Mokhtar Bensaïd, va entamer les consultations avec des "acteurs du mouvement populaire". Selon Mohamed Bekkat-Berkani, contacté par téléphone, la rencontre aura lieu demain avec des "acteurs du mouvement populaire" de toutes les wilayas du pays. Selon le syndicaliste, il s'agit d'acteurs ayant "demandé" eux-mêmes de discuter avec la commission de dialogue. Ce sont, en majorité, des étudiants, précise notre source. Pour Mohamed Bekkat-Berkani, il s'agit notamment de rapprocher "les différents avis" qui existent sur la scène politique en prévision d'un "congrès" qui réunira probablement les acteurs politiques et associatifs autour de la préparation de l'élection présidentielle. Cette rencontre sera suivie par celle des acteurs politiques. "Les rencontres avec les partis politiques viendront après", a-t-il indiqué. En revanche, l'homme ne veut pas croire que sa mission est "impossible" après les refus publiquement exprimés par des partis politiques. Outre celle de la commission politique, une autre rencontre aura probablement lieu demain. Hadda Hazem, journaliste et présidente de la commission "sensibilisation du mouvement féminin et associatif", va également convier des associations sportives et féminines pour écouter leurs propositions. Mais cela n'est pas vraiment un début de dialogue. Pour les membres de l'instance, aucune discussion n'est possible sans la satisfaction des préalables. Contacté hier, Karim Younès, coordinateur du panel, confirme qu'il n'abandonne pas les exigences du panel. "Nous avons répété que nous ne pouvons pas parler de dialogue sans la satisfaction des engagements pris par l'Etat", a indiqué l'ancien président de l'APN. Mohamed Bekkat-Berkani abonde dans le même sens. Selon lui, les contacts en cours se font en attendant de "réunir les conditions d'un dialogue". Cela passe, selon lui, par les "mesures d'apaisement" annoncées par la présidence de la République, mais pas encore satisfaites.