Dès la mise en œuvre des mesures de l'accord historique signé par l'opposition et le Conseil militaire au pouvoir, la suspension du statut de membre du Soudan au sein de l'Union africaine (UA) devrait être levée. Plusieurs pays et organisations internationales ont salué l'accord historique signé par l'opposition soudanaise, représentée par l'ALC et le Conseil militaire au pouvoir dimanche, à Khartoum. Cet accord, rappelle-t-on, vient compléter l'accord initial signé entre l'opposition et le Conseil militaire, le 17 juillet dernier. Aussitôt paraphé, l'Egypte a félicité les deux parties signataires en estimant que "cet accord est une étape importante vers la réalisation de la sécurité et la stabilité dans le pays". "L'Egypte soutient pleinement les choix et aspirations du peuple soudanais ainsi que les institutions étatiques", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Pour Le Caire, "les récentes mesures prises au Soudan, dont l'accord sur la déclaration constitutionnelle et l'accord visant à former un gouvernement civil, prouvent que le Soudan est de retour sur la voie constitutionnelle". Le communiqué n'a pas manqué de souligner par ailleurs que "la suspension du statut de membre du Soudan au sein de l'Union africaine (UA) devrait être levée". L'Arabie Saoudite, le Bahreïn et des institutions arabes et africaines ont également loué les efforts du peuple soudanais qui a réussi à se mettre sur la voie civile et démocratique après plusieurs mois de contestations généralisées. L'Union européenne (UE) s'est dite, pour sa part, prête à travailler avec un gouvernement dirigé par les civils au Soudan. Saluant l'accord conclu, dimanche, entre les parties soudanaises sur une déclaration constitutionnelle ouvrant la voie à la formation d'un gouvernement de transition, l'UE a indiqué que "cette étape constitue une occasion unique de mettre en œuvre une transition véritablement dirigée par des civils et de répondre aux aspirations du peuple soudanais en matière de paix et de prospérité". "En ce moment historique, nous saluons la détermination et le sens des responsabilités des deux parties ainsi que les efforts déployés depuis longtemps par la médiation Union africaine- Ethiopie", a déclaré le porte-parole de l'UE. "Nous attendons avec impatience la cérémonie de signature officielle du document qui se tiendra le 17 août", a souligné le porte-parole, notant que "l'Union européenne est résolue à soutenir le Soudan sur la voie de la paix, de la démocratie et de la prospérité et travaillera à cette fin avec le gouvernement de transition dirigé par des civils". L'accord global soudanais a été obtenu après de longues et difficiles négociations entre les deux parties. Le mouvement de protestation était né le 19 décembre quand des milliers de Soudanais étaient descendus dans les rues pour protester contre le triplement du prix du pain. Mais les manifestations s'étaient rapidement transformées en contestation du pouvoir d'Omar al-Béchir. Elles ont continué après le départ de ce dernier, l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la protestation, réclamant l'instauration d'un pouvoir civil aux militaires ayant pris le pouvoir. Plus de 250 personnes sont mortes lors de la répression des manifestations, dont au moins 127 lors de la dispersion le 3 juin d'un sit-in devant le siège de l'armée à Khartoum, selon un comité de médecins proche des protestataires.