Afin de donner la parole aux "forces agissantes", qui s'inscrivent dans le processus constituant, comme seul garant de la transition démocratique que réclame la majorité du peuple algérien, une rencontre-débat publique autour des perspectives de la révolution pacifique en marche s'est tenue mardi 6 août, en début de soirée, sur la place du 1er-Novembre (ex-Gueydon), située en plein centre-ville de Béjaïa. Initiée par un collectif d'organisations sociales, syndicales, de partis politiques, dont le FFS, le RCD, le PT, le PST, la Laddh, le RAJ, le Snapap, le Satef, le SNT Postiers..., la rencontre s'inscrit dans l'optique de la convention régionale que comptent organiser les initiateurs de ce débat public, le 24 août prochain, à Béjaïa. Les participants à ces assises régionales, qui se projettent dans la perspective de la convention nationale prévue pour le 31 août prochain, à Alger, à l'appel des "Forces de l'alternative démocratique", auront à débattre des revendications du mouvement populaire du 22 février, notamment "la libération des détenus politiques et d'opinion", "la liberté de la presse", "la liberté d'opinion" et "le processus constituant". À noter que la plupart des militants et des citoyens qui ont pris la parole lors de cette séance de débat public, ont rejeté l'option de la présidentielle, tout en dénonçant la démarche du panel de dialogue et de médiation que chapeaute Karim Younès. Le vice-président de la Laddh, Saïd Salhi, a estimé qu'"après six mois de mobilisation et de manifestation de rue, le mouvement populaire que mène le peuple algérien est dans une phase historique". Avant d'ajouter : "Notre défi aujourd'hui est comment traduire ce rapport de force de mobilisation en un rapport de force politique. L'enjeu de l'heure est comment arracher la transition démocratique et le départ définitif du système." Selon l'orateur, bien qu'il y ait des centaines de propositions pour une sortie de crise, on constate réellement l'existence de deux feuilles de route qui se proposent comme une solution à l'impasse actuelle. "Il y a, d'un côté, les partisans de l'élection présidentielle qui partagent l'option du pouvoir en place et, de l'autre côté, le pôle de l'opposition, représenté par les partis dits des ‘Forces de l'alternative démocratique', qui plaide, à l'issue de leur rencontre historique du 26 juin dernier, pour un processus constituant, à travers leur pacte pour une véritable transition démocratique", a-t-il soutenu. Les organisateurs de cette rencontre-débat dénoncent, dans leur dernière déclaration, la politique de répression du pouvoir qui, selon eux, au lieu de répondre favorablement aux revendications légitimes du mouvement populaire d'essence pacifique, "tergiverse par des méthodes répressives, à savoir l'emprisonnement de militants politiques et d'opinion, la remise en cause de la liberté de la presse et des simulacres de rencontres dans le but d'imposer une présidentialisation ‘démocratique' qui incarne un régime politique, lequel ne peut représenter ni la pluralité ni la diversité de la société". Pour sa part, l'ancien parlementaire de Béjaïa, Karim Boudjaoui, un des initiateurs de ces débats, a tenu à nous préciser qu'"en plus de la libération des détenus politiques et d'opinion, la défense de la liberté de la presse, à travers l'ouverture du champ médiatique à toutes les forces politiques et sociales, constitue notre cheval de bataille".