La transition démocratique était, hier samedi au siège du MDS à Alger, au centre d'une rencontre-débat organisée par le Collectif des amis du manifeste pour l'Algérie nouvelle, animé par des anciens cadres du FFS et du RCD. Ce collectif va participer à la convention pour la transition démocratique que comptent organiser les Forces de l'alternative démocratique le 31 août prochain. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les invités du collectif ont soutenu que la crise du pays et la situation induite par le mouvement du 22 février nécessitent une solution politique, qui passe par une transition démocratique, et non une solution constitutionnelle. Au début de la rencontre, son animateur, Hamid Ouazar a souligné que la feuille de route du pouvoir, qui consiste en l'organisation de l'élection présidentielle le plus vite possible, suscite l'inquiétude dans la mesure où elle permettra au système politique de se régénérer alors que les millions de manifestants demandent un changement radical. Dans sa communication portant « impasse d'un système autoritaire ou vacance institutionnelle», Ali Brahimi, juriste et ancien député, a affirmé que le changement revendiqué par le peuple exige une transition. Il a axé son intervention sur l'institution militaire détentrice du pouvoir réel, selon lui. «L'armée a essayé de gagner du temps et de diviser le peuple (…) Elle veut contrôler le changement à venir», a déclaré l'ancien député, considérant que les détenus d'opinion sont de «vrais otages» dont la libération est conditionnée par l'acceptation du dialogue. Dénonçant le verrouillage des médias lourds, il a estimé que la prolongation du mandat de Bensalah est illégale.«Nous sommes en présence d'une Révolution. Il faut donner sens aux revendications du peuple. La solution est politique. Il s'agit de sortir d'un régime militaire dictatorial à un système démocratique», a-t-il expliqué. Intervenant sur le thème «Pour un pacte constitutionnel fondé sur une séparation réelle des pouvoirs et une consécration effective des droits fondamentaux», le constitutionnaliste Massensen Cherbi a estimé que la Constitution actuelle est «autoritaire et dangereuse». Décortiquant cette Constitution qui «est loin de consacrer la souveraineté populaire», il a plaidé pour une transition qui passe par l'élection d'une Assemblée constituante. Il a argué que tous les pays méditerranéens qui ont connu des régimes autoritaires en sont sortis en recourant à des Assemblées constituantes, citant la France, l'Espagne, l'Italie et tout récemment la Tunisie. Le professeur Zoubir Arous a développé le thème de «sociologie du mouvement du 22 février», analysant ce mouvement et ses slogans. Il a affirmé que ce «sursaut populaire» a donné une nouvelle conscience collective aux Algériens, surtout la jeunesse. K. A. Le collectif adhère au pacte de l'alternative démocratique Répondant à l'appel lancé il y a quelques jours par les sept partis (RCD, FFS, PT, MDS, PST, PLD, UCP) et la LADDH, signataires d'un Pacte pour la transition, le collectif a annoncé sa participation à la Convention pour la transition démocratique que comptent organiser les Dorces de l'alternative démocratique le 31 août prochain.«Nous étions représentés aux 3 réunions depuis le 26 juin avec les membres du Pacte. Le Collectif des amis du manifeste se retrouve dans les différents axes de la démarche parce qu'ils s'accordent parfaitement avec les propositions du Manifeste pour l'Algérie nouvelle», explique Ali Brahimi, membre actif du collectif, dans une déclaration au Soir d'Algérie. Il soutient que l'institution sécuritaire doit rapidement sortir du face-à-face contre la volonté populaire dans laquelle elle a été entraînée. «Sa vocation n'est pas d'imposer sa lecture des événements ni une solution contre une autre. Son devoir est d'accompagner la Révolution démocratique en garantissant aux citoyens la paix civile et le libre exercice de leurs droits et libertés pour leur permettre de choisir sereinement et lucidement une voie efficiente et légitime de sortie de crise», a-t-il dit. K. A.