Le SG du MDS, ancien combattant de la guerre de libération nationale et grand défenseur des causes démocratiques, est décédé, hier en début d'après-midi. El-Hachemi Chérif, personnalité nationale connue du monde politique, s'est éteint, hier, à l'âge de 69 ans à sa résidence du Club-des-pins. Il a rendu l'âme, en début d'après-midi, après avoir combattu pendant longtemps une maladie sournoise, que même des soins pointus, prodigués dans des hôpitaux parisiens, n'ont pu guérir. La nouvelle de son décès, à peine diffusée dans le cercle restreint des intimes, que membres de la famille, amis, personnalités nationales ou militants du MDS (Mouvement démocratique et social qu'il dirigeait depuis sa création en mars 1999) ont commencé à affluer en direction du domicile mortuaire. Il y avait surtout des journalistes, jeunes ou moins jeunes, qui ont partagé pendant des années les idées politiques (inspirées de l'idéologie communiste) d'El-Hachemi Chérif, mais aussi quelques personnages politiques tels que l'ex-président de l'APN, Karim Younès, ou encore l'un des animateurs du CCDR (Comité de coordination des démocrates et républicains), Abdelhak Brerhi. Le défunt était encore étendu sur son lit de mort, couvert d'un drap blanc. Les proches entraient, un à un, dans la chambre pour le voir une dernière fois. La dépouille mortelle a été ensuite transportée dans la salle de séjour, plus vaste, afin de rendre plus aisée la cérémonie de recueillement et mieux organiser plus tard la veillée funèbre. La direction du MDS ouvre, aujourd'hui à partir de 10h, les portes du siège national du parti (sis au 67, boulevard Krim-Belkacem au Télémly) aux citoyens désirant rendre un dernier hommage à cet invétéré défenseur des causes démocratiques. El-Hachemi Chérif sera inhumé, après le rituel de la prière du mort, au cimetière de Miramar (localité de Bologhine). L'homme s'en est ainsi allé après avoir mené une vie engagée presque entièrement dans la lutte en faveur d'un ancrage avéré des valeurs démocratiques dans le pays. Dès son jeune âge, à 17 ans en 1956, El-Hachemi Chérif a rejoint le mouvement investi dans la libération de l'Algérie du joug du colonialisme, en participant à une grève estudiantine. Il fut ensuite officier de l'Armée de libération nationale (ALN) dans la Wilaya IV. Il est l'un des membres fondateurs du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS) en 1966, dont il a été nommé coordinateur à l'issue de son 1er congrès tenu en décembre 1990 jusqu'à son autodissolution en décembre 1992. En 1994, il crée un nouveau parti Ettahadi-Tafat, disparu sans parvenir à tenir son congrès de mise en conformité. Sans se décourager, il fonde, en 1999, le MDS. Il assume les charges de secrétaire général de ce parti jusqu'à sa mort. Feu El- Hachemi Chérif a réalisé pour la télévision algérienne, en parallèle de son activisme politique, un court métrage Poussière de juillet, lequel a été primé au Festival international de télévision du Caire en 1967 et de Prague en 1968. Il est également l'auteur, en 1971, d'un long métrage, Les chiens, sur la lutte du peuple sud-africain contre le régime de l'Apartheid et sur le combat de Nelson Mandela. Il a édité en 1995 un essai politique sous le titre Algérie modernité, enjeux en jeu. Souhila H.