Le Pakistan répondra à toute agression de l'Inde dans sa partie du Cachemire, a averti, hier, le Premier ministre pakistanais, Imran Khan. "L'armée pakistanaise dispose d'informations solides selon lesquelles ils ont l'intention de faire quelque chose au Cachemire pakistanais", a déclaré M.Khan lors d'un discours à Muzaffarabad, la capitale du Cachemire pakistanais. "Nous avons décidé que si l'Inde commet une violation, nous nous battrons jusqu'au bout", a-t-il ajouté."Le moment est venu de vous donner une leçon". Le changement de ton est très fort côté pakistanais, alors que le ministre des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, avait déclaré, jeudi dernier, que son pays (n'envisageait) pas l'option militaire. "Nous examinons plutôt des options politiques, diplomatiques et juridiques", avait-il ajouté. Ces tensions entre les deux voisins et puissances nucléaires sont des plus élevées après que l'Inde a révoqué il y a 10 jours l'autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire qu'elle contrôle et qu'Islamabad revendique. Les nationalistes hindous ont également fait voter par le Parlement la dislocation de la région, qui sera désormais formée de deux entités administratives distinctes, le Jammu-et-Cachemire et le Ladakh. La mesure, explosive, qui vise à placer sous une tutelle plus directe de New Delhi cette région rebelle, a été qualifiée d'"illégale" par le Pakistan, les deux pays se disputant le Cachemire depuis leur partition en 1947 au terme de la colonisation britannique. Depuis le 4 août, le Cachemire indien vit ainsi coupé du monde. Un black-out des communications et de fortes restrictions de circulation ont été imposées par les autorités indiennes. Dimanche, Imran Khan avait comparé l'inaction de la communauté internationale face aux évènements se déroulant au Cachemire au silence ayant entouré la montée du nazisme et l'émergence d'Hitler en Allemagne dans les années 1930.