Les villageois des localités de Bokhazem, d'Ouled Cherif, d'El-Kalaâ, d'El-Mesga et d'Ouled Salem, relevant de la commune de Maâla, située dans la daïra de Lakhdaria, à 67 kilomètres au nord-ouest de Bouira, ont fermé, dans la matinée d'hier, le siège de leur APC, afin de réclamer leur part de développement. "Nous vivons dans une extrême précarité", expliquent des protestataires, avant d'égrener les nombreuses carences dont ils souffrent. "Le gaz naturel n'est toujours pas arrivé dans nos villages, malgré les assurances répétées des élus locaux. L'eau potable se fait toujours attendre, et ce, malgré le lancement en 2011 du projet de raccordement au réseau AEP, sans oublier l'électricité pour l'habitat rural", indiquera Ismaïl Bouchema, membre de la coordination desdits villages. Selon notre interlocuteur, le réseau d'assainissement de leurs localités date des années 80 et se trouve dans un état de vétusté avancée. L'autre volet abordé par ces citoyens mécontents est celui de l'aménagement, notamment la réfection du chemin communal qui conduit à leurs villages, lequel serait, selon eux, dans un état lamentable. Il est vrai que Maâla est l'une des communes les moins bien loties quant à l'aménagement urbain et aux infrastructures publiques. "Nous sommes marginalisés par les autorités", dira Ahmed, agriculteur de son état. Avant d'ajouter : "Quand je vois d'autres communes de Bouira et que je les compare à la nôtre, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ! Voyez par vous-même, la population vit dans le dénuement et la précarité !" . Dans la plupart des localités visitées, ce sont toujours les mêmes contraintes et carences qui sont exprimées par les citoyens. Pas de raccordement au réseau d'AEP, le réseau de l'électricité est défaillant avec des coupures récurrentes, le gaz naturel dont le projet a été inscrit dans le cadre du programme complémentaire de 2014 n'a pas été concrétisé. Par ailleurs, les routes qui mènent vers cette commune sont en piteux état. Nids-de-poule, crevasses et autres pistes impraticables font partie du décor, notamment sur le CW93, qui relie Maâla aux communes de Boukrem et de Guerrouma, sur une distance de 18 km. S'agissant des infrastructures de base, elles sont très en deçà des attentes de la population estimée à près de 17 000 âmes. Selon un élu local, la principale cause de ce manque en infrastructures est liée au problème du foncier et à l'inexistence d'assiettes vu que le territoire de la municipalité est majoritairement constitué de terrains privés. Cet état de fait empêche les responsables de projeter la réalisation des différents projets à même d'améliorer, ne serait-ce que le cadre de vie de la population. "Notre commune survit grâce aux subventions directes de l'Etat, dans le cadre des différents programmes de développement (PCD, PSD) ainsi que son budget de fonctionnement", conclut-il. Ramdane Bourahla