Pour la 5e semaine consécutive, la population de Tigzirt, localité sise à 40 km au nord du chef-lieu de Tizi Ouzou, a encore marché, avant-hier, jeudi, pour la libération des détenus d'opinion dont le jeune de la région, Acherfouche Ammar, incarcéré depuis plus de 50 jours pour avoir brandi le drapeau amazigh. Les nombreux manifestants ont entamé leur marche, vers 10h30, en empruntant le parcours habituel menant de la place des Martyrs, située en face du cinéma Mizrana, vers le tribunal de Tigzirt où un sit-in a été organisé pour réclamer la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d'opinion. Sur tout leur trajet, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la libération des détenus d'opinion tout en dénonçant leur arrestation arbitraire, et appelé au départ de tout le système. "Système dégage", "Gaïd Salah dégage", "Libérez la justice" sont les autres slogans scandés par les manifestants. Ces derniers ont également déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez les détenus d'opinion", "Libérez Acherfouche Ammar", "Détermination et patience : la révolution triomphera", "Libérez les otages" et "Non à la dictature militaire". "Nous demandons que ces jeunes détenus soient libérés car nous estimons qu'ils sont injustement incarcérés", a déclaré un manifestant lors de cette marche. Pour un autre : "Ces jeunes ont seulement brandi un symbole culturel qui appartient et unit tous les Algériens." À souligner que des familles de détenus d'opinion prennent part, chaque vendredi, à la marche populaire organisée au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou en brandissant, notamment, des portraits de leurs enfants incarcérés, des banderoles appelant à leur libération et surtout des pancartes dénonçant la "justice du téléphone". K. Tighilt