Après la population d'Aïn El-Hammam, avant-hier, la population de la ville côtière de Tigzirt, à 40 km au nord de Tizi Ouzou, s'est mobilisée, hier matin, pour exiger la libération immédiate de tous les détenus d'opinion dont le jeune, natif de la région, Amar Acherfouch, incarcéré avec plusieurs autres manifestants pour avoir brandi le drapeau amazigh lors de la marche de vendredi dernier à Alger. L'action de ces habitants a débuté devant le tribunal de Tizi Ouzou où un rassemblement de protestation qui a duré près d'une heure, a été organisé dans la matinée. Alors que les uns scandaient des slogans appelant à la libération de la justice et que d'autres dénonçaient la célérité avec laquelle elle procède à la mise sous mandat de dépôt de manifestants pour port du drapeau amazigh, la foule a entamé une marche en empruntant l'itinéraire menant vers le siège de la daïra, situé à l'autre extrémité de la ville. Sur les banderoles déployées par les manifestants, on pouvait lire : "Libérez les détenus d'opinion" et "Libérez Amar Acherfouch". Les manifestants ont aussi scandé des slogans hostiles à Gaïd Salah et au système dont ils demandent le départ inconditionnel. "Gaïd Salah dégage", "Système dégage", "Pouvoir assassin", "Ulac smah ulac", "Imazighen" sont autant de slogans scandés par les manifestants. Il est à souligner que l'appel à la marche été lancé par des jeunes de la région et a été largement suivi par la population de Tigzirt. Le frère du détenu Amar Acherfouch, en l'occurrence Mohand-Ameziane Acherfouch, également élu RCD à l'APW de Tizi Ouzou, a, tout en saluant la mobilisation des citoyens de la région, relevé "la trahison des juges qui ont fait le serment de ne pas juger les manifestants". Il a précisé : "Mon frère ne fait pas exception, c'est pour cela que nous demandons la libération de tous les détenus d'opinion et de ceux arrêtés pour avoir brandi un drapeau qui n'est pas interdit par la loi." K. Tighilt