Un mandat de saisie émis par les Etats-Unis a remis en cause, samedi, le départ d'un pétrolier iranien immobilisé par Gibraltar depuis début juillet, et qui se préparait à appareiller après avoir été relâché par les autorités de ce territoire britannique, prolongeant la crise diplomatique entre Téhéran, Washington et Londres. Ni le Royaume-Uni ni Gibraltar n'avaient réagi, hier samedi, à la mi-journée au mandat émis vendredi par le département américain de la Justice. Dans un communiqué, le département américain affirme que le pétrolier sert à un trafic illicite vers la Syrie, orchestré par le corps des Gardiens de la révolution islamique, un groupe iranien placé par Washington sur sa liste noire des "organisations terroristes étrangères". On ignorait, hier, si Washington avait demandé à Gibraltar de faire exécuter ce mandat de saisie, alors que l'Iran a entrepris de changer le pavillon et le nom du pétrolier et d'envoyer un nouvel équipage pour lui permettre de reprendre la mer. En tout état de cause, l'ordre de saisie devra émaner de la Cour suprême de Gibraltar. Pour l'instant ce n'est pas le cas, et le pétrolier est donc libre d'appareiller. Arraisonné le 4 juillet, le Grace 1 était soupçonné par les autorités de Gibraltar de transporter une cargaison de 2,1 millions de barils de pétrole iranien vers la Syrie, frappée par un embargo de l'Union européenne. L'Iran, qui rejette cette accusation qualifiée de farfelue, avait saisi deux semaines plus tard un pétrolier britannique, le Stena Impero, dans le détroit d'Ormuz. R. I./Agences