Des milliers de manifestants pro-démocratie ont défilé hier, à Hong Kong malgré une pluie torrentielle, lors d'un week-end test pour la popularité de leur mouvement tandis que les craintes s'intensifient sur les intentions de Pékin. Les rassemblements ont débuté par une marche de milliers d'enseignants qui sont venus apporter leur soutien au mouvement. En début d'après-midi, une foule toujours grandissante s'est rassemblée pour marcher à Hung Hom et à To Kwa Wan, deux quartiers portuaires, populaires auprès des touristes chinois du continent, avant de se disperser en début de soirée. Parallèlement, des partisans pro-gouvernementaux, dont beaucoup agitaient des drapeaux chinois, se sont rassemblés dans un parc pour condamner le mouvement pro-démocratie et soutenir la police. Alors que les menaces de Pékin s'intensifient, l'Union européenne appelle les différentes parties à entamer "un dialogue large et inclusif" afin de "désamorcer la situation", dans une déclaration hier, de sa cheffe de la diplomatie Federica Mogherini. "Il est crucial de faire preuve de retenue, de rejeter la violence et de prendre des mesures urgentes pour désamorcer la situation", a-t-elle déclaré dans un communiqué au nom des 28. "Il y a eu récemment un nombre croissant d'incidents violents inacceptables, avec des risques supplémentaires de violence et d'instabilité", a-t-elle ajouté. Les manifestants prévoient pour aujourd'hui un grand rassemblement. "La marche de dimanche devrait encore rassembler un million de personnes. Le peuple hongkongais ne peut pas être battu", a déclaré hier sur facebook la députée pro-démocratie Claudia Mo. Cette mobilisation est vivement attendue et se veut "rationnelle, non violente", afin de montrer qu'elle demeure populaire malgré les violences qui ont émaillé la fin de l'action à l'aéroport. En effet, après l'épisode des manifestations à l'aéroport international de Hong Kong, ponctuées par des heurts, plusieurs voyageurs ont été empêchés de force d'embarquer et deux hommes ont été agressés, la mobilisation avait pris un tournant conflictuel dès mardi passé. Le mouvement qui avait su rester pacifique jusque-là a dès lors perdu en crédibilité. Et la propagande de la Chine s'est aussitôt emparée de ces dérapages, les médias d'Etat s'empressant de diffuser des articles, des images et des vidéos sur le sujet. Ils ont également diffusé des images de soldats chinois et de transports de troupes blindés massés de l'autre côté de la frontière, à Shenzhen. Katia Mesbah/Agences