La haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU s'est déclarée hier préoccupée par la répression des manifestations pro-démocratie à Hong Kong et a réclamé une enquête impartiale dans l'ex-colonie britannique. Des centaines de militants pro-démocratie ont envahi de nouveau hier, l'aéroport international de Hong Kong, au lendemain d'une mobilisation à laquelle participaient des milliers de Hongkongais. Devant l'ampleur des manifestations, les autorités aéroportuaires ont pris la décision encore une fois d'annuler les procédures d'enregistrement pour tous les vols prévus à partir du milieu de l'après-midi. "Les opérations aux terminaux de l'aéroport international de Hong Kong ont été sérieusement perturbées en raison d'un rassemblement public et toutes les procédures d'enregistrement ont été suspendues", ont-elles indiqué dans un communiqué, avant d'ajouter "qu'il est conseillé à tous les passagers de quitter l'enceinte des terminaux dès que possible". Les enregistrements des passagers ont recommencé hier depuis l'aube tandis que plusieurs centaines de manifestants ont rejoint le terminal de l'aéroport pour une nouvelle mobilisation. Les manifestants clamaient : "Lève-toi Hong Kong, lève-toi pour la liberté" alors que des passagers se pressaient pour prendre leurs vols retardés la veille. Selon des médias, la plupart des manifestants portaient des vêtements noirs, signes caractéristiques du mouvement pro-démocratie, mais également des casques de chantier, des masques à gaz ou encore un bandeau et un cache sur l'œil en signe de solidarité avec une manifestante blessée à l'œil. Vendredi déjà, des militants ont organisé un sit-in de trois jours à l'aéroport, dans le but de sensibiliser les voyageurs à leur cause. Le trafic n'a cependant été perturbé que le lundi lorsque les autorités aéroportuaires ont décidé, face à l'ampleur de la mobilisation, d'annuler tous les vols au départ et à l'arrivée. Une décision exceptionnelle pour le huitième aéroport international le plus fréquenté dans le monde. Face à cette situation de plus en plus tendue, la Chine multiplie les messages de menaces à l'adresse des manifestants. Alors que les avertissements et les menaces de plus en plus violentes de Pékin s'enchaînent, les manifestants, vaille que vaille, continuent de lutter et ne comptent pas baisser les bras jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif hongkongais, dont la démission est exigée par les manifestants, a réagi lors d'une conférence de presse, hier, pour mettre en garde encore une fois les manifestants. "La violence, que ce soit son utilisation ou son apologie, poussera Hong Kong sur un chemin sans retour et plongera la société hongkongaise vers une situation très inquiétante et dangereuse", a-t-elle déclaré. Des médias officiels chinois ont renchéri et qualifié les manifestants de "gangsters". Parti début juin du rejet d'un projet de loi hongkongais qui entendait autoriser les extraditions vers Pékin, le mouvement de contestation a considérablement élargi ses revendications pour dénoncer le recul des libertés et les ingérences de la Chine dans les affaires intérieures. Par ailleurs, les manifestations quasi quotidiennes que connaît le territoire du sud de la Chine sont souvent violemment réprimées par la police. La haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU s'est déclarée hier préoccupée par la répression des manifestations pro-démocratie à Hong Kong et a réclamé une enquête impartiale dans l'ex-colonie britannique. Michelle Bachelet "condamne toute forme de violence (...) et enjoint les autorités hongkongaises à ouvrir une enquête rapide, indépendante et impartiale sur le comportement des forces de l'ordre", a indiqué, hier, son porte-parole Rupert Colville lors d'une conférence de presse à Genève. Katia Mesbah/Agences