Ils ont organisé, hier, une journée de protestation afin d'alerter les autorités locales concernant la "situation de blocage" dans laquelle se trouve leur organisme. En effet, ils étaient plusieurs dizaines d'employés et cadre de cette agence à s'être rassemblés devant les locaux de leur établissement pour dénoncer "la mauvaise gestion" et le "laisser-aller" de leur directeur, qui est accusé d'"incompétence" par les fonctionnaires et cadres de cette institution publique. Ainsi et à en croire les représentants des travailleurs, leur agence et après avoir connu des années fastes et enregistrés des excédents en matière de bénéfices, se retrouve, selon eux, dans le rouge. "Nous avons une dette de 15 milliards de centimes, et ce, après avoir connu une embellie financière avoisinant les 50 milliards de centimes", affirment les protestataires. Selon ces derniers, l'agence foncière connaît des difficultés, à cause notamment d'une crise financière, les situations et les dettes des différentes entreprises n'ont pas été réglées. "Imaginez-vous qu'on n'a même pas un conseil d'administration (CA) digne de ce nom à cause des atermoiements de notre directeur", précisent les fonctionnaires grévistes. Mieux encore et selon nos interlocuteurs, leur directeur les a "abreuvé de fausses de promesses". "Notre agence, qui est une entreprise à caractère commercial et si nos projets ne redémarrent pas nous courrons tout droit vers la faillite, pure et simple", s'alarment-ils. Pour ce qui est des projets à l'arrêt, les employés grévistes citent, entre autres, ceux des 150 logements, pris en charge par l'ETB Tounsi qui a résilié le contrat, les 54 logements en face de l'hôtel Royal par l'ETB Lakhal, les 100 logements de l'ex-marché hebdomadaire par l'ETB Bougarge Fateh et l'ETB Lounisi Karim, les 80 logements Harkat par l'ETB Bouzid Laagab, les 60 logements LPA sis au quartier Harkat, les 60 logements LPA POS UF 02 non lancés à ce jour, ainsi que le projet des 134 logements LPA en face Souk Errahma par l'ETB Akkouche. Au sujet de leurs préoccupations socioprofessionnelles, ces fonctionnaires réclament aussi le versement de leurs primes de rendement collectif (PRC), la mise à niveau des promotions et autres titularisations. "Notre avenir est flou et nous n'avons plus le temps d'attendre (…) Si la situation actuelle demeure inchangée l'Agence foncière de Bouira sera fermée !", tranchent-ils. Certains acquéreurs de projets de logements aidés (LPA) se sont également solidarisés avec les fonctionnaires. En effet, pour Zahir Messaoudi, l'un des acquéreurs du projet des 150 logements LPA à Bouira, le taux d'avancement des travaux est de 25% seulement et la cadence des travaux est très faible. "Le chantier n'est pas suffisamment alimenté en matériaux et le nombre d'ouvriers est insuffisant", explique-t-il. Pour d'autres acquéreurs en colère, le projet des 150 logements auquel ils se sont portés acquéreurs, comprend des F4 et des F3, dont les coûts sont respectivement de 145 et 130 millions de centimes l'unité, a été "négligé", selon leurs dires par les autorités locales. Beaucoup d'eux, disent-ils, ont réglé intégralement les sommes exigées, pendant que d'autres sont en train de les régler par tranches. Ensuite, ces citoyens indiquent avoir interpellé les autorités de la wilaya, à savoir l'Agence foncière, au même titre que le ministre de l'Habitat, pour mettre un terme à cette mascarade, selon eux. Enfin, il y a lieu de noter que toutes nos tentatives de joindre le directeur de l'Agence foncière de Bouira afin de connaître son avis sur le sujet sont restées vaines.