Un procureur italien a pris la décision de mettre préventivement sous séquestre l'Open Arms, dans le cadre d'une enquête contre X pour séquestration de personnes, omission et refus d'actes officiels. Les migrants recueillis en Méditerranée par le navire humanitaire Open Arms ont débarqué mardi tard dans la soirée sur l'île italienne de Lampedusa, en application d'une décision de justice, compte tenu des fortes tensions à bord après des jours de surplace à quelques encablures de la côte. Après une inspection de la police judiciaire et de deux médecins, le procureur d'Agrigente, Luigi Patronaggio, a décidé que les rescapés devaient être débarqués sur la petite île sicilienne, alors même que l'Espagne venait de faire appareiller un navire militaire pour les récupérer. Le procureur a ordonné la mise sous séquestre de l'Open Arms, de l'organisation humanitaire espagnole du même nom. Le bateau comptait 147 migrants à bord à son arrivée jeudi près de Lampedusa, et un peu plus de 80 après l'évacuation des migrants ayant sauté à l'eau mardi et de plusieurs dizaines de mineurs ou de malades ces derniers jours. Le procureur italien a également pris la décision de mettre préventivement sous séquestre l'Open Arms, dans le cadre d'une enquête contre X pour séquestration de personnes, omission et refus d'actes officiels. Matteo Salvini n'a pas tardé à réagir sur facebook affirmant que cette enquête le vise directement. "Si quelqu'un pense me faire peur avec la énième plainte et demande de procès, il se trompe. Ce serait une blague d'être parvenu à convaincre l'Espagne d'envoyer un navire (pour récupérer les migrants) et maintenant d'œuvrer à les faire débarquer en Italie et faire juger le ministre de l'Intérieur qui continue de défendre les frontières du pays", a-t-il écrit sur Facebook. Si les migrants sur l'Open Arms voient enfin le bout du tunnel après leur débarquement, plus de 300 migrants à bord d'un autre navire sont toujours coincés en mer. L'Ocean Viking, dernier bateau humanitaire présent en Méditerranée, est actuellement dans le canal de Sicile entre Malte et la petite île sicilienne de Lampedusa, attendant une décision du gouvernement italien qui leur permettra de débarquer. L'équipage du bateau se voit contraint d'économiser ses ressources, car celles-ci s'amenuisent. Après avoir vécu des traumatismes et traversé des épreuves d'une difficulté extrême, notamment suite à leur passage en Libye, les 365 migrants sauvés par l'Ocean Viking, parmi lesquels on compte 103 mineurs, se retrouvent encore bloqués en mer depuis dix jours déjà. "Certains sont gravement traumatisés et ont un besoin urgent d'aide psycho-sociale", a déclaré mardi Charlie Yaxley, un porte-parole du HCR dans une vidéo diffusée par l'agence onusienne sur son compte Twitter. "Ceux qui fuient la guerre et la violence ne devraient jamais être les otages de joutes politiques", a également souligné le porte-parole du HCR, rappelant qu'un bateau n'est pas le lieu pour fournir de l'aide humanitaire. "Les passagers doivent être autorisées à amarrer dans un port sûr et à gagner la terre ferme immédiatement". Pour rappel, l'Ocean Viking est le bateau qui remplace l'Aquarius de SOS Méditerranée. Parti le 4 août de Marseille, il a procédé à 4 opérations de secours au large de la Libye entre le 9 et 12 août.