L'Airbus d'Air France, accidenté mardi à Toronto, a touché le sol plus loin qu'il n'aurait dû sur la piste, ont indiqué les enquêteurs hier, ce qui pourrait contribuer à expliquer qu'il n'ait pu s'arrêter à temps et ait fini sa course dans un fossé avant de prendre feu. “L'information que je détiens, est qu'il aurait atterri un peu plus loin que la normale pour ce type d'appareil”, a déclaré le chef des enquêteurs Réal Levasseur, indiquant disposer de témoignages en ce sens. Il confirmait ainsi, au moins partiellement, une information donnée hier matin par le quotidien Globe and Mail. Celui-ci affirmait que le vol 358 avait touché le sol un peu avant le milieu de la piste longue de quelque 2 800 mètres. Les enquêteurs s'efforcent désormais de savoir précisément où l'appareil a touché la piste. “Nous examinerons toutes les informations pour essayer de déterminer si cela a eu un effet important ou critique” sur l'accident, a-t-il dit. M. Levasseur a en revanche démenti que le copilote, aux commandes de l'appareil, ait à un moment remis les gaz comme pour essayer de redécoller, une hypothèse avancée par le Globe and Mail. L'Association des pilotes de ligne (Alpa), basée à Washington, a estimé de son côté que la piste n'était pas “conforme aux normes internationales”, en raison de l'existence à l'une de ses extrémités d'une ravine, dans laquelle le vol 358 a fini sa course. Un avion d'Air Canada avait connu le même sort en 1978. Deux personnes avaient perdu la vie dans l'accident, alors que celui d'Air France n'a pas fait de mort. “L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) recommande que les pistes aient une zone de sécurité dégagée de tout obstacle s'étendant bien au-delà de la piste”, fait valoir l'Alpa. Pour savoir exactement comment s'est déroulé l'atterrissage, les données des boîtes noires et les témoignages de l'équipage joueront un rôle essentiel. R. N.