Pour la huitième semaine consécutive, la population de Tigzirt, à 40 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, a réinvesti, jeudi, la rue pour demander la libération de l'ensemble des détenus d'opinion, dont le jeune Amar Acherfouche, originaire de la région, arrêté au mois de juin dernier à Alger pour avoir brandi le drapeau amazigh. La marche s'est ébranlée, à 10h30, depuis la place des Martyrs au centre-ville, pour se diriger vers le tribunal de Tigzirt, où les marcheurs ont observé un sit-in pour réclamer "la libération de tous les détenus d'opinion et politiques" et dénoncer "la justice du téléphone". Tout au long de leur parcours, les manifestants ont scandé les slogans habituels : "Libérez la justice", "Libérez les otages", "Dawla madania, machi âaskaria", "Système dégage", "Gaïd Salah dégage", "Bensalah dégage" ou encore "Karim Younès cheyatt el îssaba". Les manifestants ont également déployé deux larges banderoles appelant à la libération de tous les détenus d'opinion ainsi que celle du jeune Amar Acherfouche. Lors d'une prise de parole devant le tribunal, Ouzaïd Arezki, élu à l'APC de Tigzirt, a estimé que "ce mouvement, enclenché à Tigzirt juste après la détention du jeune Amar Acherfouche, doit continuer jusqu'à la libération de ce dernier ainsi que la libération de tous les détenus d'opinion et politiques". Et d'appeler "la population locale à rejoindre massivement la marche d'hier, vendredi à Tizi Ouzou". Et comme chaque jeudi, Arezki Acherfouche, le père du jeune détenu, a pris part à la marche où il a réitéré son souhait de voir son fils libéré, avec tous les détenus politiques, car, a-t-il estimé, "le drapeau amazigh n'a jamais été un délit".