Dans le but de pallier les ruptures récurrentes, le programme d'importation de médicaments pour l'année 2020 a été déposé le 1er juillet dernier à la direction de la pharmacie au ministère de la Santé. C'est ce qu'a annoncé hier le ministre de tutelle, Mohamed Miraoui, en marge de sa rencontre avec les directeurs de wilayas. Cette décision a été prise, explique-t-il, après l'examen des besoins nationaux en médicaments. Mieux, il a annoncé une réunion de la cellule nationale de médicaments pour la semaine prochaine, afin d'examiner les obstacles qui entravent la disponibilité des médicaments. Ce comité de veille, faut-il le souligner, est composé de cadres du ministère, des membres du Syndicat des pharmaciens d'officine (Snapo) et du Conseil national de déontologie, des producteurs, des importateurs et des distributeurs. Des cellules analogues seront également créées au niveau des wilayas pour faire face à toutes ces perturbations. En effet, des observateurs très au fait du marché s'accordent à dire que le nombre de médicaments, toutes classes thérapeutiques confondues, touchés par cette tension, avoisine les 200 produits. Le Snapo parle de 250 produits pharmaceutiques. De ce total, 130 sont sous pression, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas disponibles en quantités suffisantes et pas dans toutes les pharmacies. L'on cite des médicaments traitant de l'ophtalmologie et de certaines maladies chroniques… Les 120 autres restants sont en rupture totale. Cette tension continue sur l'offre a été provoquée, en fait, par une baisse significative des importations durant les 5 premiers mois de l'exercice en cours. La réduction de la facture du médicament de 547 millions de dollars à la même période de l'année 2018 à 415 millions de dollars en 2019, soit un recul de plus de 24% en valeur, prouve clairement la décision de rationaliser les approvisionnements du marché prise par les pouvoirs publics. Le ministère de la Santé a été effectivement instruit, compte tenu de la crise qui secoue le pays, de réviser à la baisse ses dépenses en produits pharmaceutiques. Ce qui a engendré de grosses insuffisances dans la couverture de la demande nationale. Par ailleurs, des "mesures rigoureuses", avertit le ministre, seront prises à l'encontre des parties à l'origine de ces ruptures. B. K.