En dépit de la canicule qui incline plutôt les estivants aux délices de la grande bleue, beaucoup préfèrent venir à Tikjda pour l'ivresse de ses cimes, le plaisir de ses randonnées pédestres ou simplement en quête de silence. Les mystérieux hasards de la géographie ont “posé” cette station dans un écrin naturel, à 1 400 m d'altitude, dans le Djurdjura. Abandonnée, suite à un réseau terroriste du GIA, qui a fait régner la terreur sur ces lieux pittoresques depuis 1994, cette station est en train de renaître de ses cendres et de retrouver progressivement sa vocation pour les amateurs de haute montagne. En dépit de la canicule qui incline plutôt les estivants aux délices de la grande bleue, beaucoup préfèrent venir à Tikjda, pour l'ivresse de ses cimes, le plaisir de ses randonnées pédestres ou simplement en quête de silence, pour décompresser. Ceux que nous avons rencontrés en fin du mois de juillet, venus d'Alger, de Constantine et d'autres wilayas, n'ont pas regretté d'être “montés”. Tant ils ont été agréablement surpris par les charmes du site rempli d'oxygène pure, mais aussi la prestation de service et la disponibilité du personnel, qui est en totale symbiose avec la venue du nouveau directeur, Yahia Djerroud, arrivé en novembre 2003. Ce dernier ayant pour seul arme sa volonté et le soutien de ses collaborateurs, croit au défi de la relance de cette structure convoitée par le Comité olympique algérien (COA). Le précédent directeur a rouvert en 2003 l'auberge qui fonctionne avec 100 couverts et 18 chambres. Largement en deçà de la demande, notamment en haute saison, comme à l'hiver dernier où il fallait être veinard pour avoir une chambre et profiter des délices de la poudreuse. Devant un tel afflux, M. Djerroud a encore ouvert 9 chambres et six appartements. La piscine, qui était dans un état déplorable, a été rouverte pour les locataires, depuis le mois de juillet. C'est dire qu'il y a une grande volonté chez le personnel comme chez la direction pour redonner à cette station climatique son lustre d'autrefois. Pour M. Djerroud, il s'agit désormais de passer à une étape supérieure pour être au rendez-vous l'hiver prochain. Cela pour ce qui est de la réhabilitation de l'autre partie du complexe incendiée lors de l'attaque terroriste de 1994. En tout, un restaurant de 200 couverts, un bar de 100 places et 65 chambres, en plus d'un appartement. En faisant un tour dans cette aile de l'hôtel, qui porte les stigmates du passage des terroristes, on s'aperçoit que les travaux de réhabilitation ne nécessitent pas un gros investissement financier. Nous avons également appris au détour des discussions avec le personnel que l'enveloppe existe au niveau de l'EGT-centre. Mais cette dernière, à défaut de visibilité politique concernant le secteur du tourisme, tergiverse, histoire de voir un peu plus claire. Attentisme qui ne fait pas forcément l'unanimité. “La tutelle doit investir ; et quand la station sera privatisée, elle le sera dans de meilleures conditions”, estime un travailleur qui croit dur comme fer que lui et ses collègues sont à même de relever le défi quant à la relance du complexe. “Pour peu qu'on nous laisse travailler”, résume un cuisinier, qui veut croire au retour des jours heureux. A. O.