Il n'y a aucun dialogue direct entre les Talibans et le gouvernement afghan. Les discussions indirectes, sous médiation étrangère, ont toutes échoué. Au moins 12 personnes ont été blessées mercredi par un kamikaze qui a actionné sa charge à l'intérieur d'un bâtiment officiel de Jalalabad (Est), où se sont également retranchés des hommes armés, selon des responsables et des témoins."Cet après-midi, un kamikaze s'est fait exploser à l'intérieur d'un centre d'enregistrement de documents d'identité électroniques. Les forces de sécurité sont dans la zone pour porter secours au personnel", a annoncé un porte-parole du gouverneur de la province de Nangarhar, Ataullah Khogyani. Plusieurs assaillants se trouvent à l'intérieur du bâtiment, et les forces de sécurité s'efforcent de les éliminer, a-t-il ajouté. "Environ 200 personnes", dont 80 employés, se trouvaient à l'intérieur du bâtiment au moment de l'attaque en début d'après-midi, a indiqué Haji Qudrat, un salarié du centre qui a été blessé à la jambe. Jalalabad est la capitale de la province de Nangahrar, où les Talibans et le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique sont très présents. L'attaque d'hier intervient au lendemain d'un double attentat meurtrier à Kaboul et dans la province de Parwan (centre), où elle a visé un meeting électoral du président Ashraf Ghani, en campagne pour sa réélection lors de l'élection présidentielle prévue pour le 28 septembre. Ces deux attaques, qui ont fait près d'une cinquantaine de morts, ont été revendiquées par les Talibans, qui ont juré de tout mettre en œuvre pour empêcher le déroulement du scrutin. De nombreux observateurs s'attendaient à un regain de violence de leur part après la récente rupture par le président américain Donald Trump des négociations avec le mouvement taliban sur un retrait progressif des forces américaines d'Afghanistan. Le 8 septembre, Donald Trump a annoncé la fin des négociations avec les Talibans, en réaction à la mort d'un soldat américain tué à Kaboul. Réagissant à cette annonce, les Talibans ont menacé d'intensifier leurs attaques en Afghanistan et de se venger sur les troupes américaines sur le sol afghan. Parallèlement, ils tentent d'ouvrir d'autres canaux de discussions avec la Russie et avec l'Iran, tout en s'attaquant aux symboles de l'Etat afghan. Mardi, une délégation de Talibans s'est rendue en Iran pour des consultations politiques avec des responsables iraniens, a annoncé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi. "Récemment, dans le cadre des consultations approfondies entre la République islamique d'Iran et toutes les parties afghanes, une délégation politique des Talibans s'est rendue dans notre pays", a déclaré M. Moussavi, cité par l'agence de presse Tasnim. Avant la rencontre de Téhéran, les Talibans se sont rendus à Moscou. La Russie a plaidé pour une relance des négociations avec les Etats-Unis sur l'Afghanistan. "La partie russe a souligné la nécessité de relancer les négociations entre les Etats-Unis et le mouvement taliban", a assuré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence publique Ria Novosti. "Pour leur part, a ajouté le porte-parole, les Talibans ont confirmé leur volonté de poursuivre le dialogue avec Washington."