L'incarcération de son épouse, juge de profession, a été largement relayée sur les réseaux sociaux mais n'a pu être confirmée. Le désormais ex-secrétaire général du FLN Mohamed Djemaï a été placé jeudi sous mandat de dépôt par le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed. Il a été incarcéré à la prison d'El-Harrach. Le député, qui a renoncé volontairement à son immunité parlementaire, est accusé, entre autres, d'avoir participé à la dissimulation d'un dossier sur la base duquel une procédure judiciaire devrait être lancée. Il est accusé également, dans le cadre de la même affaire, de "destruction de documents officiels", avec "la complicité d'une juge exerçant dans un tribunal à Alger". Cette juge, qui n'est autre que son épouse, serait également mise en détention préventive. L'assertion a été largement relayée sur les réseaux sociaux mais n'a pu être confirmée. C'est sur demande du ministère de la Justice que la procédure de levée de l'immunité parlementaire du député Mohamed Djemaï a été lancée. Ce dernier a préféré y renoncer volontairement le 9 septembre dernier. Lors d'un point de presse au siège de l'ex-parti unique à Alger, Mohamed Djemaï a assuré que la demande du ministère de la Justice pour la levée de son immunité est motivée par "un litige avec un citoyen" et que l'affaire n'est aucunement liée à la corruption. Mohamed Djemaï est le second secrétaire général du FLN à être emprisonné, après l'incarcération de Djamel Ould Abbes. Il est aussi le 5e responsable d'un parti de l'ex-alliance présidentielle à être détenu. Le député de Tébessa, que d'aucuns présentaient comme un élément "protégé", a fini par être rattrapé par la justice. Dans un passé récent, Mohamed Djemaï s'est défendu de tout lien avec "les contrebandiers" qui écumaient la wilaya de Tébessa. Accusant les citoyens de cette région de s'adonner à cette activité illégale et punie par la loi, Mohamed Djemaï a estimé que "seule sa famille est propre". Il faut rappeler que Mohamed Djemaï, qui a refusé de démissionner de son poste de secrétaire général du FLN, a finalement cédé son poste à un intérimaire, en la personne du député Ali Seddiki. L'arrivée de Mohamed Djemaï au sein du FLN avait été contestée par plus d'un. Tout comme Baha-Eddine Tliba, Mohamed Djemaï s'est imposé au sein du FLN grâce à "son argent", avaient accusé des militants de ce parti. L'arrivée des hommes d'affaires au FLN sous, notamment, Abdelaziz Belkhadem n'a jamais été appréciée par la base du parti. Depuis le début du mouvement populaire, les citoyens, des partis politiques, des institutions, l'organisation des moudjahidine n'ont cessé d'appeler à la dissolution du FLN et à sa mise au musée. La multiplication des arrestations d'élus et de responsables de ce parti marquera-t-elle la fin d'un FLN hégémonique ? Mohamed Mouloudj