La mise du SG du FLN, Mohamed Djemaï, sous mandat de dépôt, jeudi dernier, devait enclencher la procédure de son remplacement. Il n'en est visiblement rien, à en croire Mohamed Amari, membre du bureau politique chargé de la communication. "Mohamed Djemaï est toujours secrétaire général du FLN. Pendant sa détention préventive, la gestion du parti est assurée par un intérimaire", nous a-t-il déclaré hier. Ali Seddiki a été désigné à cette fonction par le bureau politique lundi dernier sur instigation du député de Tébessa, lequel a décidé de prendre un congé à durée indéterminée pour avoir le temps de se défendre devant la justice. À vrai dire, selon des indiscrétions, il savait qu'il s'acheminait vers un séjour de plusieurs mois à la prison d'El-Harrach. Il a, de ce fait, placé un proche aux commandes du FLN pour qu'elles ne lui échappent pas. "Le comité central compte plus de 400 membres. Chacun a sa vision de la situation. Pour notre part, les statuts du parti sont respectés", a affirmé notre interlocuteur. Ce n'est pas si simple. Les opposants à l'actuel SG du FLN comptent saisir l'opportunité de sa détention pour actionner les leviers du changement et reprendre les rênes du parti. Les manœuvres commencent déjà pour fédérer un maximum de membres du comité central et convoquer une session extraordinaire pour exiger l'élection d'un nouveau patron. Les statuts du FLN édictent la désignation du membre le plus âgé du BP, auquel est confiée la mission de préparer une réunion du CC qui dotera le parti d'une direction élue et de gérer, dans l'intervalle d'un mois, les affaires courantes. Comme le bureau politique est plutôt acquis à Mohamed Djemaï, il est attendu que le FLN s'empêtre davantage dans la crise organique. Ses tourments ont d'ailleurs commencé avec le processus de destitution à la hussarde de Saïd Bouhadja de la présidence de l'APN, le retrait forcé de Djamel Ould Abbes du secrétariat général au profit de Mouad Bouchareb, puis la campagne engagée contre ce dernier, jusqu'à le faire tomber et du perchoir de la première Chambre du Parlement et de la tête du FLN. Son successeur, Mohamed Djemaï, n'a pas eu davantage de chance. Avant d'être poursuivi par la justice pour "menaces", "destruction de documents officiels" et corruption, il a été confronté à une fronde interne dès son élection, le 30 avril dernier.