À l'issue de sa réunion tenue, avant-hier, samedi, à la bibliothèque centrale du campus Hasnaoua, le collectif des étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a lancé un appel au gel de toutes les activités pédagogiques ce mardi pour, disent-ils, "renforcer la mobilisation de la communauté universitaire aux côtés du peuple dans la rue". "Nous appelons la communauté universitaire à se mobiliser et à geler toutes les activités pédagogiques prévues le mardi 24 septembre 2019, pour participer à la marche qui aura pour itinéraire le portail principal de Hasnaoua vers la place Matoub-Lounès", lit-on dans le communiqué rendu public, hier, par les étudiants. Cette marche, à travers laquelle les étudiants comptent exprimer, pour la énième fois, leur rejet massif de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, sera suivie, est-il précisé dans le même document, par un sit-in devant la cour de justice de Tizi Ouzou pour exiger la libération des détenus politiques et d'opinion. Lors de leur réunion de samedi, les nombreux participants n'ont pas fait l'économie du débat sur la situation politique nationale et les perspectives d'avenir de la révolution populaire. Ainsi, de prime abord, les étudiants ont tenu à saluer ce qu'ils ont qualifié, dans leur déclaration, de "formidable mobilisation des Algériennes et des Algériens qui ont bravé l'interdit despotique et tyrannique du pouvoir lors de la 31e marche du vendredi de la révolution, en sortant par millions dans les rues pour rejeter haut et fort les élections de la honte et pour plaider pour une transition démocratique souveraine". La dernière instruction du chef d'état-major de l'armée portant sur la fermeture de la capitale aux citoyens des autres régions du pays a été le sujet qui a focalisé les débats et suscité le plus de colère chez les étudiants, qui ont estimé que "le régime agonisant se réfugie derrière une Constitution obsolète que le chef d'état-major brandit telle une bannière, mais qu'il n'hésite pas à violer en restreignant la liberté de circulation des Algériens qui, ajoutent-ils, ne cessent d'exiger une rupture définitive avec le système, mais en s'inscrivant dans une mobilisation pacifique". Dans cette déclaration, les étudiants de Tizi Ouzou ont également réitéré leur appel à la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d'opinion qui, ont-ils écrit, "n'ont fait que s'opposer pacifiquement aux desseins du maître du moment". S. LESLOUS