Le groupe d'élus du RCD à l'APW de Tizi Ouzou a lancé, hier, un appel à un rassemblement qui sera suivi d'une marche vers la cour de justice locale pour exiger la libération de tous les détenus d'opinion, dont leur élue, Samira Messouci, arrêtée, comme de nombreux autres manifestants, à Alger pour port de l'étendard amazigh. Selon un communiqué rendu public hier par ce groupe d'élus, le rassemblement aura lieu demain mardi à 10h devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou, d'où la marche démarrera à 11h avec comme mot d'ordre principal : "La libération immédiate et inconditionnelle de Samira Messouci et de tous les détenus d'opinion et l'arrêt des poursuites judiciaires." Dans leur document, les élus du RCD invitent notamment les élus locaux de toutes les tendances politiques, les avocats, les journalistes, les acteurs de la société civile et du mouvement associatif, ainsi que la communauté universitaire de la wilaya de Tizi Ouzou à participer à cette action en faveur des détenus d'opinion qui croupissent dans les geôles du pouvoir depuis plusieurs semaines déjà. Le choix de cette journée du mardi 9 juillet pour la tenue de cette action de rue s'explique, selon les rédacteurs du communiqué, par, au moins, deux raisons et non des moindres. "Accusés d'atteinte à l'unité nationale par une justice à la botte de Gaïd Salah, les premiers détenus du mouvement seront présentés aujourd'hui, dimanche 7 juillet (hier, ndlr), devant la chambre d'accusation de la cour d'Alger et d'autres le seront mercredi 10 juillet. Les détenus du 28 juin attendent toujours la date de leur comparution", citent, en premier lieu, les élus du RCD pour lesquels il faut, en second lieu, marquer cette journée qui signifie "la date de péremption du système". "Le système, dans une impasse historique, aura atteint ce mardi 9 juillet à minuit sa date de péremption. Il sera alors encore plus isolé, et par l'ensemble des Algériens et par la communauté internationale", écrivent-ils, non sans souligner que "ce ne seront pas une autre fetwa d'un conseil constitutionnel illégitime et la bénédiction du chef d'état-major, Gaïd Salah, fortement rejeté par la population, qui le maintiendront, envers et contre tous, aux commandes". Dans son communiqué, le groupe d'élus du RCD à l'APW de Tizi Ouzou a tenu à dénoncer "les violences policières sans précédent" ainsi que "toutes les arrestations" opérées, précisent-ils, "très souvent sans aucune raison ou pour avoir simplement brandi le drapeau amazigh, symbole reconnu de l'union de l'Afrique du Nord des nations", et aussi à condamner, à nouveau, "l'emprisonnement, pour ses déclarations et positions politiques, de Lakhdar Bouregâa, grand commandant de la Wilaya IV historique, à la veille de cette date hautement symbolique du 5 Juillet qui marque le 57e anniversaire de la fête de l'Indépendance nationale et de la Jeunesse".