L'affaire du détenu d'opinion atteint d'un cancer, Billal Ziane, vient de connaître une évolution positive, selon le Comité national pour les libertés des détenus (CNLD) qui a annoncé, hier, que Billal serait autorisé à suivre ses soins de chimiothérapie à l'hôpital Mustapha-Pacha, qui lui a fixé un nouveau rendez-vous pour le lundi 28 octobre. "Le juge a confirmé à son avocate, Leïla Djardjar, que l'administration pénitentiaire d'El-Harrach a été avisée de venir prendre son dossier pour des soins à l'hôpital Mustapha-Pacha", a affirmé, hier, Kaci Tansaout, le coordinateur du CNLD, joint par Liberté. "Suite à l'alerte donnée quant aux soins de Billal Ziane, notamment la chimiothérapie, des avocats de la défense des détenus se sont déplacés aujourd'hui au tribunal de Sidi M'hamed pour voir le juge d'instruction et ont aussi rendu visite aux détenus d'El-Harrach dont Billal Ziane", a indiqué, lundi, le CNLD dans un communiqué publié sur sa page facebook. "Le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed (qui a le dossier médical sur son bureau) a informé les avocats que l'administration pénitentiaire d'El-Harrach a été avisée de venir au tribunal récupérer le dossier médical de Billal Ziane, mis en détention préventive depuis la marche du vendredi 13 septembre. Le juge a promis que Ziane Billal suivra ses soins à l'hôpital Mustapha-Pacha d'Alger et que la séance de chimiothérapie est prévue pour le lundi 28 octobre", a ajouté la même source. Et de conclure : "Me Leïla Djardjar qui nous a informés ce soir de l'évolution de ce dossier et de tant d'autres a aussi ajouté qu'un autre avocat, membre de la famille de Billal Ziane, s'est engagé à collaborer avec le Collectif des avocats de la défense." Cette affaire avait plongé dans l'émoi l'opinion publique et le collectif d'avocats. Billal, 33 ans, originaire de Larbâa, dans la wilaya de Blida, interpellé lors de la manifestation du 13 septembre, avait été placé sous mandat de dépôt en dépit de sa maladie grave qui l'astreignait à subir des séances de chimiothérapie. Le CNLD qui avait donné l'alerte a également dénoncé l'attitude de la justice, en prenant à témoin l'opinion nationale sur les conséquences qu'induirait la cessation de son traitement et comptait même s'adresser aux instances internationales de défense des droits de l'Homme. "Billal Ziane, avec son sourire, devient ainsi l'une des icônes de la révolution du sourire. Ni le juge, ni le procureur, ni les policiers qui l'ont arrêté le vendredi 13 septembre ne pourront affaiblir son courage et ses convictions", a-t-on notamment écrit, à ce sujet, sur les réseaux sociaux . Mais, bien que tardive par rapport au premier rendez-vous de chimiothérapie qu'il a raté ce 23 septembre à cause de la décision de sa mise en détention préventive, cette mesure qui a consisté à lui permettre de suivre ses soins et d'avoir aussi un rendez-vous pour sa chimiothérapie pour le 28 octobre, a été bien accueillie par le comité qui a d'ailleurs rendu "un vibrant hommage à tous les avocats du collectif qui sont en train de se battre pour la bonne cause". A. R.