"La Tebboune, la Benflis, chaâb houa raïs" (Ni Tebboune ni Benflis, le président c'est le peuple), "Pouvoir assassin !", "Makanech le vote, wallah ma n'dirou, Bedoui wa Bensalah lazem y'tirou. Hatta b r'sas wa alina ytirou wallah mana habsine. Wallah mana habsine" (Il n'y aura pas de vote. Bedoui et Bensalah doivent partir. Même si on nous tire dessus, nous jurons que nous ne nous arrêterons pas et nous n'abdiquerons pas). Tels sont les slogans qui ont retenti à Sétif durant toute l'après-midi d'hier vendredi, 32e acte de la manifestation pacifique. En effet, les manifestants qui, dès la fin de la prière de vendredi, se sont rassemblés devant le siège de la wilaya, lieu habituel des rassemblements depuis le 22 février, ont, encore une fois, montré leur détermination quant à la nécessité d'organiser des élections propres mais pas sous le règne de ceux qu'ils qualifient de bande conduite par le président de l'Etat Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bedoui. Ils ont aussi demandé à écarter tous ceux qui ont été responsables durant le règne d'Abdelaziz Bouteflika. Les manifestants qui ont sillonné plusieurs artères de la ville, ont scandé : "Chaâb yourid isqat Bensalah" et ont demandé la libération des détenus d'opinion dont Lakhdar Bouregâa, Fodil Boumala, Karim Tabbou et d'autres militants et citoyens. Par ailleurs, à Béni Ourtilène, au nord de la wilaya, des dizaines de citoyens sont sortis dans la rue pour manifester contre l'arrestation de Karim Tabbou qu'ils ont qualifiée de grave dérive et de dictature qui déclare la guerre à la société. Ils ont scandé "Dawla madania machi âaskaria" (Pour un Etat civil et non militaire), "Ulac l'vote bi jmâat el-cachir" (Pas de vote avec ceux du cachir), "Ulac smah, ulac" (Pas de pardon).