Les Sétifiens étaient au rendez-vous pour rappeler qu'ils ne veulent pas de l'organisation de l'élection sous le règne de ceux qu'ils qualifient de gangs. La ville de Sétif a connu hier, à l'occasion du 31e vendredi consécutif de contestation citoyenne, une affluence record, un véritable tsunami de manifestants venus des quatre coins de la wilaya pour crier haut et fort : "Makanch intikhabat mâa el-îssabat". En effet, rien ne semble affecter la détermination du hirak qui a déjà enregistré beaucoup d'acquis depuis son déclenchement le 22 février dernier. L'affluence a même dépassé celle des trente vendredis passés. En effet, comme il était attendu, les Sétifiens étaient au rendez-vous pour rappeler qu'ils ne veulent pas de l'organisation de l'élections sous le règne de ceux qu'ils qualifient de gangs : "Makanch intikhabat mâa el-îssabat" (Nous ne voulons pas d'élections avec les gangs) et "Jibou l'BRI, jibou saiika (SS), wallah ma n'voti b' hadhi el tarika" (Ramenez la BRI-Brigade de recherche et d'investigations, ramenez les brigades spéciales de la Gendarmerie nationale SS "saiika", on jure qu'on ne va pas voter de cette façon), ont scandé en chœur les manifestants qui, dès la fin de la prière du vendredi, se sont rassemblés devant l'entrée principale du siège de la wilaya et tout au long de la principale avenue longeant plusieurs administrations publiques. Drapés dans l'emblème national, des milliers de manifestants ont marché pour sillonner plusieurs artères principales de la ville, en passant par la rue Cheikh-Laïfa et d'autres rues du centre-ville. Ces dernières étaient noires de monde. "Wallah ma rana habsine, wallah ma rana habsine, makanch l'vote, wallah ma n'dirou, Bedoui wa Bensalah lazem y'tirou, hatta br'sas wa alina ytirou, wallah mana habsine" (Nous jurons que nous n'allons pas nous arrêter et n'abdiquerons pas. Il n'y aura pas de vote, Bedoui et Bensalah doivent partir même s'ils vont nous tirer dessus). Les manifestants ont aussi rappelé que le départ du président de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et du Premier ministre, Noureddine Bedoui, est une condition sine qua non pour l'organisation de l'élection présidentielle à laquelle participeront les Algériens. "Ya hna ya n' touma, ya hna ya n'touma, dégage el-houkouma" (Ou c'est nous, ou c'est vous, gouvernement dégage !) et "Y en a marre des généraux, y en a marre des généraux", ont répété en chœur les manifestants. FAOUZI SENOUSSAOUI