Fidèle aux principes animant les 13 syndicats autonomes activant sous sa bannière, la Confédération des syndicats algériens (CSA) s'est montrée, une nouvelle fois, très critique à l'égard de la politique menée par les tenants du pouvoir. Brossant un tableau des plus sombres de la situation générale du pays, la CSA s'est prononcée, dans une déclaration rendue publique hier, à l'issue d'une réunion qui a regroupé l'ensemble des organisations autonomes de la Fonction publique de divers secteurs, sur la situation politique qui prévaut dans le pays. Réunis au siège du Syndicat national des praticiens de la santé publique, les 13 syndicats ont passé en revue les derniers événements qui ont ponctué l'actualité politique, sociale et même syndicale. "La situation qui prévaut dans le pays inspire prudence et confusion, puisque la vérité a été déformée au plan médiatique. Ce qui constitue d'ailleurs une menace sur la cohésion entre les enfants d'un seul pays. Cette réalité n'a fait que renforcer les certitudes des hirakistes comme ils l'ont si bien démontré à l'occasion du 32e vendredi de contestation. Et, parallèlement, un pouvoir en place décidé à faire appliquer sa feuille de route." Les membres de la Confédération se sont montrés ainsi très préoccupés par les dernières mesures de restrictions annoncées, notamment celles liées aux droits de manifester et de circuler à travers le territoire national. Lesquels droits sont consacrés par la loi fondamentale du pays, ont-ils rappelé. C'est ainsi que ces syndicats ont renouvelé leur soutien indéfectible au mouvement populaire, ne manquant pas de lancer un appel aux travailleurs et aux employés à rejoindre nombreux le mouvement populaire et à s'impliquer fortement dans le hirak qui vient d'entamer son huitième mois. Pour la CSA, "les revendications du hirak populaire et pacifique sont légitimes. Soutenir ce mouvement constitue un engagement et une responsabilité pour la Confédération des syndicats algériens". La CSA considère que les libertés publiques sont réprimées au vu des arrestations opérées parmi les citoyens lors des marches de contestation, notamment "les activistes politiques, des personnalités connues sur la place d'Alger, ainsi que des étudiants, des deux sexes". Les organisations syndicales autonomes appellent à la "libération de l'ensemble des détenus d'opinion arrêtés dans le cadre des manifestations du hirak populaire pacifique". La Confédération s'est insurgée, en particulier, contre la fermeture des accès à la capitale chaque vendredi et a appelé à "la levée de l'interdiction d'accéder à Alger et des entraves empêchant la tenue des manifestations publiques et des réunions", ainsi qu'à la levée du "black-out imposé aux médias (…) pour garantir le droit à l'information". Enfin, les 13 syndicats autonomes, qui ont déjà refusé, depuis le début de la crise, de cautionner la démarche du gouvernement Bedoui, réitèrent leur "attachement à toute démarche émanant de la société civile élargie aux partis politiques et aux personnalités politiques, et ce, pour dégager une solution consensuelle inclusive".