Le Paris SG version 2019/20, malgré un excellent départ en Ligue des Champions, n'inspire pas la même terreur en Ligue 1, où ses deux défaites d'entrée ont désinhibé ses adversaires. Contre son dauphin Angers aujourdhui (16h30), sans Kylian Mbappé, il peut asseoir son autorité contestée. C'est le genre de raisonnement qui amuse les réseaux sociaux: en 10 jours, le PSG corrige le Real Madrid (3-0), mais tombe contre Reims (2-0), qui lui-même perd face à Dijon (2-1). Conclusion: le double champion de France en titre a tout à craindre des Bourguignons, derniers du Championnat. La blague est surtout révélatrice du statut d'intouchable, construit à coups de millions d'euros et de victoires larges, que les Parisiens, amoindris par de nombreuses blessures, voient s'effriter sous leurs crampons depuis la reprise. Les deux revers logiques, à Rennes (2-1) en août, puis contre Reims (2-0) fin septembre ont entamé leur toute puissance nationale, déjà ébranlée par les trois derniers mois de l'exercice précédent, marqués par plusieurs déculottées, dont une mémorable à Lille (5-1). Paris "n'est pas imbattable", clame l'entraîneur de Bordeaux, Paulo Sousa. "Ils ont fait un peu moins peur depuis 6 mois, car ils ont eu beaucoup d'absences", constate son homologue angevin Stéphane Moulin. Certes, avant la 9e journée, les Rouge et Bleu restent leaders, avec deux points d'avance sur le SCO, mais leurs trois derniers succès, tous décrochés sur le score de 1-0, n'ont pas laissé l'empreinte du rouleau compresseur qu'ils ont été ces deux dernières années. "Ça va être un match difficile contre Angers", a reconnu vendredi l'entraîneur Thomas Tuchel. "Ils jouent comme une équipe, et sont très dangereux. C'est nécessaire pour nous de jouer sérieux, concentré et avec beaucoup d'intensité." Quand tous les éléments ne sont pas réunis, Paris s'en remet au talent de sa superstar Neymar, auteur des trois derniers buts en Championnat. Manque de réalisme offensif, remplaçants pas au niveau, difficultés à développer un jeu séduisant... le PSG en L1 est par moments le négatif du PSG en C1, où il a encore brillé cette semaine. Après sa démonstration face aux Madrilènes, l'équipe de Tuchel a confirmé sa belle entame dans le chaudron de Galatasaray (1-0), grâce à un collectif solide et beaucoup de personnalité, comme s'est réjoui l'entraîneur allemand. Friable en France malgré la présence de Neymar, costaud en Europe sans son génial brésilien (suspendu), le début de saison parisien peut donner le tournis. Face au SCO, la meilleure attaque de Ligue 1, Paris a l'occasion d'arrêter de jouer les schizophrènes en livrant un grand match dans son "royaume", qui pourrait lui permettre de creuser un premier écart en tête. "Notre défi, c'est de maintenir notre niveau de jeu", explique Marquinhos. Pour Tuchel, le défi est surtout de trouver un onze performant en l'absence de plusieurs cadres. Samedi, Mbappé, pas totalement remis d'une blessure à une cuisse, va laisser sa place en attaque, où Edinson Cavani n'a pas encore fait son retour. "L'Uruguayen, touché fin août à une hanche, ne ressent plus de douleurs mais ne se sent pas confortable à 100%", a indiqué son coach. Avec le manque de rythme de Mauro Icardi, arrivé à la toute fin du mercato, c'est la doublure Eric Maxim Choupo-Moting qui devrait démarrer en pointe, aux côtés de Neymar et Angel di Maria. Les carences sont plus flagrantes au poste de latéral droit, où Thilo Kehrer et Colin Dagba sont blessés, et la dernière option, Thomas Meunier, est incertaine en raison d'une cuisse douloureuse. Finalement, alors que Leonardo mène la révolution en coulisses, peut-être que la terreur attendra à Paris...