Un accueil à la Maison-Blanche contre une enquête : des SMS rendus publics jeudi soir montrent que la diplomatie américaine a demandé au président ukrainien d'enquêter sur Joe Biden et son fils en échange d'une rencontre ensuite avec Donald Trump à la Maison-Blanche. Dans le cadre de leur enquête visant à destituer le président américain, qu'ils accusent d'avoir abusé de son pouvoir à des fins électorales personnelles, les députés aiguillés par les démocrates ont entendu pendant plus de huit heures à huis clos Kurt Volker, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Ukraine jusqu'à sa démission la semaine dernière. Ils ont ensuite rendu public un SMS écrit par M. Volker à un conseiller du président ukrainien en juillet, juste avant le coup de téléphone controversé de M. Trump au président Volodomyr Zelensky, appel dont le signalement par un mystérieux lanceur d'alerte a provoqué une tempête politique à Washington. "Entendu de la Maison-Blanche. Si président Z convainc Trump qu'il va enquêter, découvrir ce qui s'est passé en 2016, nous trouverons une date pour une visite à Washington. Bonne chance !" Deux jours avant l'échange téléphonique entre les deux dirigeants, M. Volker a également envoyé un message à Gordon Sondland, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Union européenne, laissant entendre qu'il était important pour "Zelensky de dire qu'il aidera l'enquête". Les présidents démocrates des trois commissions de la Chambre des représentants ayant entendu jeudi M. Volker ont déclaré dans un communiqué commun que le fait de "perpétrer au grand jour de tels abus" n'absolvait pas Trump "de ses méfaits, ni de ses graves infractions à la Constitution". Ulcéré par la menace d'une procédure de destitution, Donald Trump, provocateur, a déclaré jeudi qu'il pourrait "assurément" demander au président chinois Xi Jinping d'enquêter aussi sur l'entourage de l'ancien vice-président Joe Biden, son potentiel adversaire démocrate lors de l'élection présidentielle de 2020. L'enquête démocrate se poursuit vendredi avec l'audition, également à huis clos, de l'inspecteur général des services de renseignement, Michael Atkinson, qui a largement contribué à faire éclater l'affaire ukrainienne au grand jour. R. I./Agences