Le Comité anti-répression d'Oran, composé de militants de défense des droits de l'Homme et de citoyens réclamant une justice indépendante, a organisé, hier matin, un nouveau rassemblement devant le tribunal correctionnel de Cité Djamel pour exiger la libération des détenus d'opinion et l'avènement d'une justice indépendante affranchie de pressions. Ce énième sit-in a été tenu à l'occasion du procès intenté contre Belkacem Saïd, animateur en vue du hirak, pour trouble à l'ordre public, diffamation et prise de photos et de vidéos sans autorisation de la Conservation des hypothèques de l'Ouest, avec laquelle il est en litige depuis plusieurs années. "Il attend son livret foncier depuis quatre années, et lorsqu'il a dénoncé l'arbitraire devant cette administration, il a été interpellé et accusé d'atteinte à l'ordre public et diffamation", nous ont expliqué des avocats du Collectif de défense du hirak au sortir de la salle d'audience, après le report du procès pour le 20 octobre. Le Comité anti-répression d'Oran et des citoyens se sont donc regroupés devant le tribunal correctionnel de Cité Djamel pour apporter leur soutien à "une victime de l'administration" et rappeler leur attachement à une justice indépendante. Les manifestants ont, de ce fait, scandé des slogans appelant à l'élargissement des détenus politiques et d'opinion, notamment Lakhdar Bouregâa, Karim Tabbou ou encore Fodil Boumala. "Libérez les détenus", ont suggéré les manifestants, en réitérant leur aversion pour la justice du téléphone. "Adalat el-kanoun, machi betilifoun", ont-ils encore scandé. Depuis sa constitution en juillet dernier en réaction à la multiplication des interpellations de hirakistes, le Comité anti-répression d'Oran organise chaque mercredi un rassemblement de protestation devant le tribunal correctionnel de Cité Djamel pour dénoncer l'arbitraire et exiger la libération des détenus.