La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) sera opérationnelle dès juillet 2020 avec l'entrée en vigueur du démantèlement tarifaire. Cet espace commercial libre prévoit un accès aux marchés des marchandises et des services des 22 pays membres avec le démantèlement de 90% des lignes tarifaires dès juillet prochain. Cette suppression des barrières tarifaires se fera cependant sur une période de 5 ans pour les pays non-PMA (pays les moins avancés) et de 10 ans pour les PMA. Autrement dit, d'ici à 2024, l'Algérie doit se positionner sur ce vaste marché et doit être prête à faire face à la féroce concurrence qui s'y établira inévitablement. En tout cas, la Zlecaf a mis en place plusieurs instruments juridiques et techniques pour le développement des échanges commerciaux intra-africains. Outre le démantèlement tarifaire, l'on parle aussi de l'élimination des barrières non tarifaires au commerce, de l'instauration de mesures de sauvegarde et de défense commerciales. Un mécanisme du règlement des différends est également prévu dans le cadre de cette zone du commerce libre en Afrique. Une série de réunions de concertation avec les différentes associations professionnelles et les représentants des diverses filières devrait être programmée afin de préparer l'offre algérienne pour un accès des marchandises au marché africain. Cette zone de libre-échange constitue une opportunité aux opérateurs économiques algériens pour le placement de leurs produits et services en franchise de droits de douane sur un marché de plus de 1,2 milliard d'habitants, donc de potentiels consommateurs, dont 250 millions d'entre eux disposeront d'un revenu de 500 dollars par mois, au moins, d'ici à 2020. La Zlecaf représente aussi un produit intérieur brut (PIB) combiné de 2,5 milliards de dollars dans l'ensemble des Etats membres de l'UA et créera un marché de 3 000 milliards de dollars sans aucun droit de douane ni restriction aux frontières. Pour cela, il est prévu de créer des zones économiques spéciales dans les espaces frontaliers du Grand-Sud algérien afin de faire de ces régions un point d'intégration économique africaine. Le but recherché est de mettre en valeur la diversification du tissu industriel national. On note que les secteurs industriels qui bénéficieraient le plus de la Zlecaf, en matière d'expansion du commerce, sont le textile et l'habillement, les cuirs et peaux, le bois et le papier, les véhicules et le matériel de transport, l'électronique et les métaux. Pour le secteur agricole, les bénéficiaires immédiats sont les filières porteuses, à savoir les viandes, les produits laitiers, les légumes, les fruits, le sucre, etc. B. K.