L'Etat continuera à subventionner les banques dans le cadre de cette opération. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M.Abdelmadjid Tebboune, qui a annoncé jeudi dernier que des facilités seront mises en oeuvre dans le cadre de la formule location-vente, à savoir le paiement de 10% en première tranche et 15% durant les trois années suivantes, vient de nuancer un peu les choses. Hier, dans une conférence de presse aux Pins Maritimes, où se tient le premier Salon méditerranéen de l'immobilier, le ministre de l'Habitat a fait savoir à la presse que son département étudie, actuellement, l'éventualité de prolonger le règlement de cette tranche de 15% de l'apport personnel, faisant savoir que la décision concernant cet aspect de la formule sera communiquée d'ici à la fin de l'année. L'objectif étant de tendre vers plus de facilité pour l'accès au logement. Rappelons au passage que c'est suite à des données fiables, que le Président de la République a donné, à partir d'Oran, des directives précises, en déclarant que des citoyens demandent à payer leur logement en cinq ou dix ans. Signifiant par là que le logement c'est vital et qu'il faut faire l'effort nécessaire pour l'acquérir. Il en est de même pour les bonifications des taux d'intérêt. Toutes les formes pour l'acquisition d'un logement seront adoptées, pour aller très vite et très loin. Sans la bonification, il sera très difficile d'utiliser les surliquidités existantes dans les institutions financières de l'Etat. En clair, l'Etat continuera à subventionner les banques dans le cadre de la location-vente, sans pour autant plaider pour le degré 0 d'intérêt. Une démarche qui permettra de baisser d'un cran la «tension» pour les quatre ans à venir et d'éponger tous les besoins. Avec une moyenne de cotisation de 10.600 DA, la propriété du logement coûte, en fait, la moitié de son prix réel. D'après une étude du département de Tebboune, une stratification des salaires démontre que la catégorie des salariés percevant des mensualités variant entre 13.000 et 21.000 DA est la majorité qui postule à la formule location-vente, arrivent ensuite 10% des salariés percevant entre 30.000 et 40.000 DA et 5 à 6% touchent au-delà des 40.000 DA. Il faut nous tourner vers cette masse sans logement, révèle Tebboune qui ajoute: «Quand on mène une politique de l'habitat toutes les couches sociales ont droit au logement. La classe moyenne nous intéresse particulièrement car le fonctionnaire est la première victime de la crise économique.» Tout en précisant que plus le revenu est bas plus il faut aller vers le social. M.Tebboune a affiché sa détermination d'aller plus loin dans l'opération location-vente en insistant sur l'inscription dans la loi de finances de juillet 2001, de la réalisation de 20.000 logements en location-vente, suivie en 2002 de 35.000 unités de même type et de 65.000 autres qui seront incessamment lancés par la Cnep en collaboration avec l'Aadl. Bien que «payants», la finalité de ce type de logements reste sociale, pour preuve: à Sétif, 20.000 formulaires ont été retirés et à Béjaïa, 13.000. L'opération location-vente est loin d'avoir atteint sa vitesse de croisière et il s'agit aujourd'hui de séduire le promoteur privé. C'est aussi une opération attractive et attrayante pour le promoteur étrangers. Ainsi, le ministre cite le lancement en 2002 de 110.000 logements semi-standing et l'objectif de vendre 50.000 ou 60.000 logements/an. Les Chinois, très performants, se sont engagés, affirme le ministre, à respecter les délais. A Blida, par exemple, ils promettent de livrer les logements huit mois seulement après avoir creusé les fondations. Quant à l'acquisition des logements, M.Tebboune se montre rassurant: «Des contrats engageant des fonds énormes ont été établis avec des sociétés étrangères. Notre démarche se veut pérenne.» Mais selon le ministre, la formule de la location-vente ne met nullement fin au Logement social participatif (LSP) qui existe par un arrêté interministériel depuis 1996. Le logement social, qui a connu beaucoup de remous, est victime d'une grande incompréhension. M.Tebboune juge utile de lancer sous peu une campagne d'information sur le LSP où tous les opérateurs concernés donneront des explications détaillées. Ce type de logement où l'Etat participe à 25% du coût global de l'habitat se marie très bien au tissu urbain. Le ministre donne comme modèle de succès de ce type de construction les réalisations de Sidi Bel Abbes. Il s'agira à l'avenir d'uniformiser la démarche. Le logement social continue.