Plusieurs milliers de manifestants ont envahi les villes de Bordj Bou-Arréridj et de M'sila, placées sous haute surveillance policière qui, cette fois, s'est contentée d'encadrer la marche. Dès la fin de la prière, les marcheurs sont sortis en masse pour refuser à nouveau le "fait accompli'' imposé par le pouvoir en place et réclamer un Etat de droit. À Bordj Bou-Arréridj, tout en brandissant l'emblème national, des banderoles et des pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir en place et à sa feuille de route, les manifestants ont afflué des quatre coins de la capitale des Bibans pour rejoindre le centre-ville, où étaient déjà rassemblés des groupes de manifestants quelques minutes auparavant. La foule a fait vibrer les rues de la capitale des Bibans en entonnant des chants et en scandant des slogans rejetant l'agenda électoral du régime qui s'affaire à préparer le scrutin présidentiel du 12 décembre prochain. "Pas d'élection avec le gang". Les manifestants font aussi le serment de faire échouer le rendez-vous du 12 décembre prochain, comme ce fut le cas pour les précédents scrutins du 18 avril et du 4 juillet derniers. "Non au scrutin de la honte !", "Non à la mascarade électorale !", "Pas d'élections avec un système mafieux !", "La période de désignation des présidents est terminée !", ‘Remplissez vos formulaires de souscription aux Emirats", "Ni Benflis ni Tebboune, le Président c'est le peuple", ont-ils scandent. Et d'ajouter : "Ce peuple ne veut pas d'un retour au pouvoir militaire", "Pour un Etat civil et non militaire", "Le peuple marche la tête haute et le pouvoir marche sur la tête !", "Le peuple réclame l'indépendance !". Rejetant le projet de loi sur les hydrocarbures, conçu par un gouvernement censé gérer les affaires courantes et qui sera examiné dimanche par le Conseil des ministres, les manifestants ont scandé : "Le pétrole et le pouvoir appartiennent au peuple", "Vous avez vendu le pays", "La loi sur les hydrocarbures conçue par la bande", "Quelle honte, quelle honte l'Algérie est vendue !" La foule a réclamé, encore une fois, la libération des détenus du mouvement populaire qui croupissent dans les geôles du pouvoir. À M'sila était hier au rendez-vous pour le 34e vendredi de la mobilisation. Brandissant des banderoles et des pancartes portant les slogans phare du hirak, les marcheurs, dont les rangs grossissaient à mesure que la marche avançait vers le centre-ville, ont exprimé leur rejet de la prochaine élection et dénoncé les manœuvres du pouvoir d'étouffer le hirak et son entêtement à imposer sa feuille de route. "Nous n'allons pas cesser de marcher jusqu'au départ de tous les symboles du système !" Les participants à la marche d'hier n'ont pas omis de fustiger les candidats déclarés, particulièrement ceux qui sont présentés comme de sérieux prétendants, en l'occurrence Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis. "Ni Tebboune ni Benflis, le peuple, Président". Outre les slogans hostiles à l'élection et aux tenants du pouvoir en place, les manifestants réclament aussi, avec force, la libération des détenus d'opinion et politiques, dont le commandant Lakhdar Bouregâa et Karim Tabbou. Notons que les manifestations d'hier se sont déroulées dans un climat pacifique et dans une ambiance marquée par une solidarité exemplaire.