Pour le parti, ce projet de loi est une copie de la loi élaborée sous Chakib Khelil en 2005 et qu'il avait combattue. Le Parti des travailleurs (PT), dont la première responsable, Louisa Hanoune, est détenue à la prison de Blida, dénonce "avec force" le très controversé et impopulaire projet de loi sur les hydrocarbures, ainsi que le projet relatif à la loi de finances 2020 que le gouvernement, censé gérer uniquement les affaires courantes, s'attelle à adopter contre la volonté du peuple. Ces deux projets de lois sont, en effet, rejetés par le peuple, qui l'a clairement exprimé à l'occasion du 34e vendredi des manifestations contre le système. Pour le Parti des travailleurs, le projet de loi sur les hydrocarbures serait "étroitement lié à l'élection présidentielle du 12 décembre que le pouvoir tente d'imposer contre vents et marées". "Ce projet de loi est en relation avec cette échéance électorale. Car le régime, qui veut se maintenir coûte que coûte, cherche à avoir la caution internationale pour l'organisation de cette pseudo-élection", dénonce le PT dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau politique, rendu public hier. Pour le parti, ce projet est "l'exhumation de la loi de Chakib Khelil" à laquelle, rappelle-t-il, il avait fait barrage en 2005. Le PT estime, ainsi, que le présent projet de loi serait fait pour "brader" la principale richesse du pays, à savoir les hydrocarbures. "Ce gouvernement, qu'on nous a présenté comme celui des affaires courantes, vient expédier une loi sur les hydrocarbures, pour brader la principale richesse du pays au profit des grands groupes pétroliers internationaux", alerte-t-il. Cela, d'autant plus, et de l'aveu même du ministre de l'Energie, rappelle-t-il, que cette loi "a été élaborée en concertation avec les ‘majors du pétrole', c'est-à-dire les plus grandes multinationales pétrolières française, britannique et américaines pour l'essentiel". D'où les interrogations, somme toute, logiques du PT : "Comment le pouvoir de fait peut-il prétendre défendre la souveraineté nationale, s'opposer à l'ingérence étrangère et pousser à l'adoption d'une loi sur les hydrocarbures qui hypothèque et remet en cause la souveraineté économique du pays ?", "Peut-il y avoir souveraineté politique sans souveraineté économique sur nos ressources et nos richesses ?" ou encore "Peut-on déclarer se refuser à toute ingérence étrangère et accepter qu'une délégation du Congrès américain vienne s'immiscer dans nos affaires politiques internes en ce moment charnière que vit le pays ?". Le PT, qui se range ainsi du côté du peuple, qualifie donc ce projet de loi de "vente concomitante". D'où sa détermination à militer pour son avortement. "Pour le PT, rien n'est supérieur aux intérêts de la nation, aucune loi ni choix politiques ne sont irréversibles, c'est pourquoi il décide de tout mettre en œuvre pour faire avorter cette politique de destruction des bases matérielles de la nation", écrit le parti dans le communiqué. Le PT est également sans concession avec le projet de la loi de finances 2020 et son corollaire de mesures d'austérité, ainsi que le recours à l'endettement extérieur. Le PT avertit contre cette loi de finances pour 2020, avec sa "rigueur et sa rationalité" voulues par Bensalah et Bedoui, "qui accablera davantage les larges couches de la population". Selon lui, cette loi offre, en revanche, "tous les avantages aux investisseurs étrangers", citant, au passage, la suppression de la règle 51/49% (pour les secteurs dits non stratégiques). Le recours à l'endettement extérieur annoncé ne préoccupe pas moins le PT qui y voit une menace supplémentaire sur la souveraineté nationale. "Peut-on se dire souverains et accepter que des experts du FMI viennent séjourner plusieurs jours dans notre pays, accèdent à nos livres de comptes, décortiquent nos finances publiques et toute notre économie pour nous dicter leurs orientations, leurs mesures élaborées au profit des gouvernements des grandes puissances, de leurs multinationales ?" s'interroge, à ce titre, le PT.