Les populations de Chorfa et de M'chedallah, deux communes de l'est de la wilaya de Bouira, ont organisé, hier, deux marches pour dénoncer les projets de loi de finances 2020 et sur les hydrocarbures et pour réclamer la libération des détenus d'opinion. Ainsi, dans la commune de Chorfa, des dizaines de citoyens ont dénoncé "la privatisation des richesses du pays" à travers le projet de loi sur les hydrocarbures. "Cette loi, si elle venait à être adoptée, donnerait notre sous-sol aux compagnies étrangères. C'est un crime économique sans précédent que ce gouvernement s'apprête à commettre", ont dénoncé les protestataires. Selon eux, le gouvernement de Bedoui "n'a aucune prérogative ni légitimité" pour promulguer des lois aussi sensibles. Les manifestants ont brandi des pancartes portant des slogans hostiles aux compagnies pétrolières étrangères telles que "Total dégage !", "Haliburton, l'Algérie n'est pas à vendre !". L'avant-projet de la loi de finances 2020 a été également décriée par les marcheurs. À M'chedallah, ce sont des centaines de citoyens qui ont sillonné les artères de la ville pour exprimer leur rejet de l'élection présidentielle et exiger la libération des détenus d'opinion. "Ces arrestations traduisent clairement la volonté du pouvoir de museler toute voix qui pourrait s'opposer à ses desseins et à sa volonté de se maintenir coûte que coûte", ont dénoncé les manifestants. Selon ces derniers, la mise sous mandat de dépôt de Lakhdar Bouregâa, de Karim Tabbou, de Samir Belarbi, de Fodil Boumala et de tant d'autres encore, signifie que la justice est à "la botte de la bande et de ses résidus". "Nous restons mobilisés jusqu'à la libération de l'ensemble des détenus car, vis-à-vis de la loi, ils n'ont absolument rien fait de mal, si ce n'est brandir un drapeau et exprimer une opinion", ont-ils argué. 11h45, il y avait foule à proximité du siège de la daïra de M'chedallah, lieu de rassemblement des protestataires.