Depuis le début de l'agression turque, plus de 50 civils ont été tués dans le nord de la Syrie, dont 26 au moins rien que dans la journée d'hier, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'attaque militaire menée par la Turquie dans le Nord-Est syrien contre les forces de résistance kurdes (Unités de protection du peuple, YPG) a provoqué, au 5e jour de l'opération, la mort de pas moins de 150 personnes, dont une cinquantaine de civils. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 9 personnes, parmi les civils tués, ont été exécutées par des mercenaires syriens soutenus et financés par la Turquie après que ces derniers ont fait sécession avec l'ancienne branche terroriste Daesh en Syrie. Dans sa guerre contre les Kurdes, la Turquie s'appuie sur le terrain, en partie, sur ces milices syriennes qui combattaient autrefois le régime de Bachar al-Assad. "Les neuf civils ont été exécutés par des mercenaires à des moments différents, au sud de la ville frontalière de Tal Abyad", a expliqué, samedi soir, l'OSDH. Parmi les victimes figurent une responsable d'un parti politique et son chauffeur, selon un communiqué du Conseil démocratique syrien, le bras politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), la principale alliance de combattants kurdes et arabes dans le Nord-Est. Hevrin Khalaf "a été sortie de sa voiture (...) et exécutée par les mercenaires soutenus par la Turquie, sur la route entre Qamichli et Minbej", est-il écrit dans le communiqué du Conseil démocratique syrien. Son chauffeur a subi le même sort, selon le texte. Mme Khalaf, qui était membre de la direction du Conseil démocratique syrien et secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie, avait 35 ans. "C'est une grande perte. Elle avait un talent diplomatique, elle participait toujours aux rencontres avec les Américains, les Français, les délégations étrangères", a dit Mutlu Civiroglu, un spécialiste de la politique kurde. Sur le terrain, après 5 jours d'intenses bombardements, les Turcs semblent se heurter à une farouche résistance kurde. Les forces turques semblent trouver des difficultés pour avancer, notamment près de Tal Abyad, où de "violents combats" se déroulent dans la localité de Suluk, a indiqué l'OSDH, s'appuyant sur des sources locales. Un responsable des FDS, principale coalition de combattants kurdes et arabes qui contrôle de vastes régions dans le Nord et le Nord-Est syriens, a confirmé ces combats, précisant que la défense turque a eu recours à des raids aériens ayant visé cette localité. "Les militaires turcs essayent d'en prendre le contrôle, mais il y a de violents affrontements avec nos forces", a fait savoir le responsable du FDS. Sur un autre front, à Ras al-Aïn, les forces kurdes ont fait reculer également les militaires turcs et leurs supplétifs syriens, d'après l'OSDH, évoquant la poursuite des combats à la périphérie ouest de cette zone.