Même les travailleurs de la compagnie nationale Sonatrach ont rejoint les manifestations. Plusieurs rassemblements de protestation contre l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures, ont été organisés, hier et avant-hier soir, au chef-lieu de wilaya de Béjaïa. Le premier en nocturne dans le quartier périphérique d'Ihaddaden ; le second dans l'enceinte de l'université Abderrahmane-Mira et le dernier devant le siège de Sonatrach. Des centaines de personnes ont pris part à ces rassemblements pour dire non à l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures. Sur la route du port, des travailleurs de Sonatrach sont venus se joindre aux manifestants. Les membres de l'Alternative démocratique ont eu à sensibiliser les travailleurs de Sonatrach sur le fait que cette mobilisation "n'est pas seulement l'affaire d'un secteur, mais d'une nation". Karim Boudjaoui de l'Association pour la défense des travailleurs de la wilaya de Béjaïa a insisté pour dire que "c'est une question de souveraineté. Et que les tenants du pouvoir ont eu recours à cette nouvelle loi afin de marchander avec les multinationales", américaines, anglaise et française. Les protestataires ont scandé à tue-tête : "Pas de loi sur les hydrocarbures", "Pas de bradage des richesses de l'Algérie", "L'Algérie n'est pas à vendre", "On ne touche pas à la souveraineté nationale". Ils n'ont pas omis de se référer à la Constitution à laquelle le pouvoir — bien qu'il l'ait à maintes reprises violée — se réfère pour justifier ses décisions. Une Constitution qui, pourtant, stipule clairement, dans son article 66, que "chaque citoyen doit protéger la propriété publique et les intérêts de la collectivité nationale. Le citoyen se doit aussi de respecter la propriété d'autrui", a rappelé Rachid Bédjaoui du Parti des travailleurs. Les enseignants et ATS de l'université ont insisté sur le fait que "le refus de la nouvelle loi sur les hydrocarbures est une obligation conformément aux textes en vigueur". Ils ont mis en garde les puissances étrangères sur ce marché de dupes qui ne trompe personne et qui engage l'avenir du pays et hypothèque celui des générations futures, sachant que "ces puissances savent pertinemment que le chef de l'Etat dont l'intérim a expiré le 9 juillet dernier, ou que le gouvernement, installé par un président déchu dont le frère conseiller est en prison, sont illégitimes". Idem, ajoutera un enseignant, pour l'Assemblée nationale et le Sénat.