Les membres de la section Snapap (Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique) de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa ont observé, hier matin, un sit-in de protestation dans l'enceinte du campus d'Aboudaou pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'"atteinte au droit syndical", pointant du doigt leur direction rectorale. Arborant des pancartes proclamant des slogans liés à leurs revendications, les manifestants protestent contre "l'exclusion" de leur section syndicale et exigent "la reconnaissance du Snapap comme partenaire de l'institution avec comme objectif d'améliorer les conditions sociales et professionnelles des travailleurs". "Non à la répression", "Logement pour tous !", "Droit aux stages", "Pour le respect du droit syndical" sont, entre autres, les slogans mis en avant par ces travailleurs protestataires. Dans une déclaration rendue publique à la veille de cette action, la section provisoire Snapap de l'université de Béjaïa dénonce "cette campagne systématique menée par l'administration dans le but d'anéantir toute liberté et tout droit à l'exercice syndical". Une campagne qui se traduit par le recours à "l'intimidation, la retenue sur les primes de rendement injustifiées et même l'instrumentalisation du conseil de discipline avec des dossiers fallacieux dans l'unique objectif de faire plier les membres et les adhérents connus pour leur honnêteté et qui ne rechignent devant rien pour réclamer les droits des travailleurs à la dignité et au respect". Les rédacteurs de ladite déclaration déplorent que "depuis quelques années, l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa est le théâtre d'un harcèlement sans précédent de toute activité associative ou collective, qu'elle soit estudiantine ou syndicale, comme le Cnes ou le Snapap". Selon eux, il n'y a pas que les travailleurs honnêtes et consciencieux qui subissent quotidiennement cette "politique de la peur", à travers des questionnaires ou des remarques verbales, puisque certains fonctionnaires ont été poussés à la démission, à l'image de T. N. cet ATS (assistant technique spécialisé), ancien membre de la section syndicale Snapap. À ce titre, les syndicalistes du Snapap exigent de la direction rectorale de Béjaïa le "respect du droit constitutionnel à l'activité syndicale au sein de l'université, le droit au logement, à la promotion et au stage". Par ailleurs, la Fédération nationale du secteur de l'enseignement supérieur du Snapap a tenu, pour sa part, à dénoncer, dans un communiqué de soutien aux syndicalistes de Béjaïa, le recteur de l'université Abderrahmane-Mira auquel elle reproche d'avoir "entravé l'installation du bureau de la section provisoire du Snapap". Les signataires dudit document estiment que ces pratiques constituent une "atteinte flagrante aux lois de la République, notamment la loi 90-14 relative à l'exercice du droit syndical". Enfin, il est à rappeler que le Pr Boualem Saïdani, recteur de l'université de Béjaïa, évoque le problème de la légitimité de ce syndicat autonome du fait de l'existence de deux ailes à l'échelle nationale, au même titre, d'ailleurs, que le syndicat des enseignants du supérieur (Cnes), qui se trouve en conflit avec le ministère de tutelle. K. O.