L'indignation était à son comble à Béjaïa après la mort, mardi, du militant des droits de l'Homme Kamal-Eddine Fekhar, qui a rendu l'âme à l'hôpital de Blida, alors qu'il était en détention préventive depuis deux mois à Ghardaïa. Les nombreux militants et citoyens venus assister au rassemblement organisé dans la soirée de mardi 28 mai en soutien à la secrétaire générale du PT, Mme Louisa Hanoune, ont tenu à exprimer leur colère et leur indignation à la suite du décès de ce militant. Les différents intervenants, lors de ce rassemblement, ont vigoureusement condamné la "mise à mort" du défunt militant, connu pour son courage et son attachement à l'identité berbère, mais aussi pour son engagement en faveur du combat démocratique en Algérie. "Nous venons de perdre un grand opposant au régime tyrannique d'Alger, un militant très courageux et dévoué. Nous condamnons avec force l'acharnement du pouvoir contre ce défenseur des droits de l'Homme, mort dans des conditions inhumaines. Néanmoins, le Dr Fekhar n'est pas le seul militant à subir cet acharnement judiciaire. Beaucoup d'autres militants politiques et syndicalistes, victimes de cabales judiciaires, se trouvent également incarcérés de manière injustifiée. C'est le cas de notre secrétaire générale, Mme Louisa Hanoune, pour laquelle nous avons d'ailleurs organisé ce rassemblement de soutien. Nous exigeons la libération de tous les détenus politiques", a déclaré Rachid Bedjaoui, coordinateur du PT à Béjaïa. Lui succédant, Karim Labchiri, membre de la direction nationale du même parti, a appelé les citoyens à "se mobiliser davantage pour maintenir la flamme de l'espoir suscitée par la révolution pacifique en marche". L'orateur a tenu à dénoncer "cette offensive du pouvoir contre les acquis démocratiques, arrachés par le peuple algérien", avant d'exiger "la libération de la première responsable du PT, ainsi que de tous les détenus d'opinion". De son côté, le représentant de la Laddh Hocine Boumedjane a déploré le sort réservé à feu Dr Fekhar, en dénonçant "la vague d'arrestations de manifestants lors des marches pacifiques de vendredi dernier" et "les incarcérations abusives, aux relents de règlement de comptes, ayant ciblé des militants politiques, des syndicalistes, des blogueurs et des hommes d'affaires". "Ce sont les libertés démocratiques et les droits fondamentaux qui sont malheureusement ciblés à travers cette vague d'arrestations massives et abusives de militants politiques et de citoyens engagés dans le mouvement populaire du 22 février. Nous devons rester mobilisés et organisés, afin de maintenir la pression sur le pouvoir jusqu'à la chute définitive de ce système despotique", a lancé Karim Boudjaoui, ancien député du PT et porte-parole du comité de solidarité avec les travailleurs de Béjaïa. Intervenant au nom du collectif des étudiants de l'université, Ouali Makhmoukh dira : "Nous déplorons aujourd'hui la disparition du militant de la démocratie et des droits humains, le Dr Fekhar, mort dans les mêmes conditions que le défunt journaliste Mohamed Tamalt. Nous réclamons haut et fort la libération immédiate de tous les détenus politiques, dont Mme Louisa Hanoune et Issad Rebrab…" Enfin, l'ancien cadre du MDS et syndicaliste Rabah Rezgui a appelé tous les acteurs politiques et sociaux de la wilaya de Béjaïa à rejoindre massivement le comité de soutien et de solidarité avec la SG du PT.