Le Collectif des jeunes de Haïzer (à l'est de Bouira) a organisé, hier, une marche au chef-lieu de la wilaya, à laquelle ont pris part des dizaines de citoyens, afin de réclamer la libération "immédiate et inconditionnelle" de l'ensemble des détenus d'opinion, de réitérer leur rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, mais aussi de dénoncer le projet de loi sur les hydrocarbures. En effet, c'est vers 10h que des centaines de manifestants ont commencé à se regrouper à la place des Martyrs de Bouira. Les protestataires, munis de banderoles et autres pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez la justice" et "Nul ne peut arrêter le peuple sur le chemin de son destin", ont sillonné les différentes artères de la ville de Bouira en scandant des slogans hostiles au pouvoir en place. "Nos enfants sont injustement incarcérés, les richesses de notre pays ont été bradées aux compagnies pétrolières étrangères et le pouvoir s'échine à réprimer toute voix discordante (…) l'Algérie est en danger !", s'alarmera un manifestant. Pour Nabil Bennaï, un des initiateurs de cette marche populaire, tous les voyants sont au rouge et indiquent que "le pouvoir veut effectuer un passage en force". Selon lui, la mise sous mandat de dépôt de Lakhdar Bouregâa, de Karim Tabbou, de Fodil Boumala et, récemment, d'Abdelouahab Fersaoui, président de l'association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), est une preuve de plus que la justice est à "la solde du pouvoir". D'autres contestataires ont signifié, haut et fort, leur rejet catégorique du projet de loi sur les hydrocarbures assimilé à un "bradage des richesses du pays" et surtout à une "trahison". Meziane Chaâbane, élu RCD et ex-P/APC de Haïzer, n'a pas caché sa colère contre le pouvoir en place. "Après avoir réduit l'Algérie à néant, mis nos enfants en prison, ce pouvoir veut offrir notre pays et ses richesses aux multinationales. Voilà la véritable trahison et le complot contre l'Etat", a-t-il dénoncé. Le slogan "Ulac l'vot ulac" a également résonné tout le long de l'itinéraire. Les manifestants ont interpellé les magistrats : "Restez fidèles à votre serment fait au peuple au lendemain de la révolte du 22 février, n'ayez pas peur !"