À chaque sortie des tenants du pouvoir, la mobilisation des manifestants ne fait que s'exprimer davantage. "Leurs discours nous dopent, surtout lorsqu'ils sont saupoudrés de menaces", nous révèlera l'un des marcheurs. Ce 35e vendredi n'a pas été l'exception, puisque la manifestation, qui s'est ébranlée du siège de la wilaya, a confirmé ces dires. Le premier groupe, qui a réuni des dizaines de hirakistes et qui attendait que le gros de la troupe rejoigne cet endroit symbolique, a donné de la voix, accompagné de slogans écrits et bien visibles. La femme, toujours présente à cette marche pacifique, croit dur comme fer que les jours du système sont comptés et que rien ne sera plus comme avant. D'où sa motivation à manifester aux côtés de l'homme, à ne pas rater ces moments historiques car consciente que son pays est en danger à travers le projet de loi sur les hydrocarbures que le gouvernement "illégitime" veut faire passer contre la volonté du peuple et qu'elle rejette au même titre que la prochaine élection du 12 décembre. Elle le fait savoir à travers les slogans qu'elle reprend en chœur avec les milliers de marcheurs du genre "Bâouha el-khaouana baâouha", "Baâôu essahra be dollar ya lil âar ya lilaâr", "El vote wallah men dirou, Bedoui ou Bensalah lazem itirou". Les détenus d'opinion n'ont pas été oubliés, puisqu'une solidarité sans faille s'est exprimée lors de cette manifestation, qui a étendu son itinéraire jusqu'à la cité des 312-Logements, en passant par le boulevard Mohamed-Boudiaf, jusqu'au point de chute habituel.