Des centaines de citoyens ont été au rendez-vous du 31e vendredi de manifestations pacifiques en dépit des menaces voilées proférées par le chef d'état-major de l'ANP et des pressions sur les activistes, notamment après les dernières arrestations qui ont touché des personnalités connues pour leur engagement dans le hirak. Ce vendredi, leur nombre était supérieur aux derniers vendredis, comme une réponse cinglante à ceux qui ont misé sur des défections suite aux derniers rebondissements survenus sur la scène politique. Les manifestants ont scandé des slogans à l'adresse de Gaïd Salah pour lui signifier que la mobilisation est toujours de rigueur pour faire avorter les tentatives de déstabilisation de ce grand mouvement. Ils ont, dès le début de la marche, condamné les décisions prises au courant de la semaine et surtout le bouclage de la capitale devant les "hirakistes" en scandant : "Ya lil âar, ya lil âar, el âssima taht el hissar" (Ô la honte, ô la honte, la capitale est sous embargo), comme un geste de solidarité avec les manifestants des régions proches d'Alger. Ils ont beaucoup plus ciblé le chef d'état-major de l'ANP en scandant même : "Chaâb yourid issqat Gaïd Salah" (Le peuple veut faire tomber Gaïd Salah). Les marcheurs ont aussi scandé une variété de slogans pour rappeler aux décideurs que les Algériens réclament un Etat civil et non militaire et que le peuple est souverain dans le choix de ses dirigeants : "8-7, el soulta li chaâb, ya el Gaïd Salah barka min laâb" (Articles 7 et 8, le pouvoir au peuple, ô toi Gaïd Salah, arrête de jouer). Tout en scandant : "Y en a marre, y en a marre, y en a marre des généraux." Ils ont aussi fait savoir qu'ils n'iront pas voter tant que Bensalah et Bedoui sont au pouvoir : "Irhalou ya khaouana, ya sarakine" (Dégagez, vous les traîtres, vous les voleurs). Les manifestants se sont ensuite dispersés dans le calme, avec la promesse de revenir jusqu'à la satisfaction des revendications légitimes d'un peuple qui aspire à la démocratie et à la liberté. a. boukarine